13 novembre 2014 - 00:00
La Grande Guerre (6)
Par: Le Courrier
Le commandant « Billy » Bishop aux commandes de son appareil, un Nieuport 17 Scout, le 6 août 1917.  Photo : Achives publiques du Canada, PA-001654

Le commandant « Billy » Bishop aux commandes de son appareil, un Nieuport 17 Scout, le 6 août 1917. Photo : Achives publiques du Canada, PA-001654

Le commandant « Billy » Bishop aux commandes de son appareil, un Nieuport 17 Scout, le 6 août 1917.  Photo : Achives publiques du Canada, PA-001654

Le commandant « Billy » Bishop aux commandes de son appareil, un Nieuport 17 Scout, le 6 août 1917. Photo : Achives publiques du Canada, PA-001654


La guerre dans les airs

Alors que les troupes reprenaient possession du terrain, l’avion, qui était tout au plus en 1914 une simple curiosité pour les militaires, allait devenir une arme indispensable au cours des quatre années suivantes.

Au début, on s’en servit essentiellement pour des reconnaissances, c’est-à-dire pour observer les mouvements de l’ennemi, repérer l’artillerie, obtenir des photos et des films. Par la suite, on l’utilisa comme arme offensive, pour détruire les centres industriels et ferroviaires derrière les lignes ennemies, attaquer les bases de dirigeables, faire la chasse aux sous-marins.

Le général Philippe Pétain voulait donner un rôle à l’aviation. Dès la bataille de Verdun, il avait estimé qu’elle pouvait permettre le retour à une guerre de mouvement, et qu’elle jouait un grand rôle dans le moral devenu à ses yeux un facteur essentiel de la lutte. Il avait compris dès Verdun, qu’au moment où l’infanterie perdait une partie de son rôle tactique, elle venait d’acquérir un rôle stratégique nouveau et capital. Si les fantassins refusent d’attaquer, la guerre est perdue.

Les airs devinrent le théâtre de glorieux exploits enflammant les populations, à une époque où sur le terrain la guerre s’enlisait dans un cauchemardesque bain de boue et de sang. L’aviateur devint une nouvelle sorte de combattant, un preux chevalier du XXe siècle. Les aéroplanes bringuebalants étaient pratiquement dépourvus d’instruments et les parachutes n’existaient pas. Le rôle de pilote de chasse était un des plus dangereux et prestigieux. Un tiers des aviateurs de la Première Guerre mondiale, dont 1 600 Canadiens, perdirent la vie au combat.

Les Canadiens se distinguèrent particulièrement dans la guerre aérienne. Vingt-cinq mille d’entre eux servirent comme pilotes, observateurs et mécanos dans les forces britanniques. Parmi les « as » de la R.A.F., cinq d’entre eux étaient Canadiens. Des pilotes tels que William Avery « Billy » Bishop, William George Barker, Raymond Collishaw, Arthur Roy Brown et Alan Arnett McLeod se rendirent partout célèbres par leur audace et leurs exploits.

La guerre sur la mer

Lorsque la guerre éclata, en 1914, la marine canadienne était à l’état embryonnaire; elle se composait de deux navires, le Rainbow et le Niobe, et comptait moins de 350 hommes. On décida que le Canada ferait mieux d’axer son effort de guerre sur l’infanterie et la Royal Navy fut chargée de la protection des côtes canadiennes et des transports dans les eaux territoriales. Ses responsabilités consistèrent notamment à guider et à inspecter les navires entrant dans les ports canadiens, à assurer un service de radiotélégraphie occupant une place vitale dans le réseau de renseignements de l’amirauté et à fournir des bâtiments auxiliaires qui servirent de patrouilleurs et de dragueurs de mines. En 1916 lorsque la guerre sous-marine menaça les eaux nord-américaines, le Canada entreprit à la demande de l’amirauté britannique de se doter de trente-six patrouilleurs.

À la fin de la guerre, la Marine royale du Canada comptait plus de cent navires de guerre et quelque 5 500 officiers et matelots qui formeraient le noyau d’une future force navale nationale.

La M.R.C. recruta quelque 3 000 Canadiens appelés à servir dans la Royal Navy, tandis qu’un nombre indéterminé s’y engagèrent directement.

Pendant la guerre à Saint-Hyacinthe

Dans le livre 6e Bataillon Royal 22e Régiment, 1956-2006, les auteurs écrivent : « Le cours normal des activités au 84e Régiment, en tant qu’unité de milice, s’arrêta provisoirement durant la Première Guerre mondiale. L’unité fut mise en service actif le 13 août 1914, tout en demeurant à Saint-Hyacinthe, et fut affectée à la défense locale. Aucun groupe ne fut désigné pour représenter l’unité dans le cadre de ce conflit. Cependant, dès le 3 septembre 1914, un officier et 11 hommes défilaient déjà avec le 12e Bataillon à Valcartier. En outre, environ 90 de ses membres rejoignirent diverses unités appelées à servir outre-mer, dont 40 se retrouvèrent sur la ligne de feu, notamment avec les 13e, 14e et 22e Bataillons et avec le 5e C.M.R., pour ne nommer que ceux-là. Aucun entraînement n’eut lieu au manège durant cette période. Seul un nombre infime d’officiers demeurait dans les rangs de l’unité. »

Le retour au Canada

La marche en vue de l’occupation de l’Allemagne commence le 20 novembre. Les soldats traversent la Meuse, puis les Ardennes. Le 13 décembre, ils traversent le Rhin à Bonn. Comme les Canadiens ne doivent pas faire partie de l’armée d’occupation, on se prépare à les renvoyer au Canada, qu’ils sont d’ailleurs impatients de revoir. Après tout, ce sont des miliciens et des civils engagés, et non des soldats de carrière. Mais les retards administratifs qui accompagnent la démobilisation donnent lieu à l’irritation et au mécontentement.

Finalement, le voyage de retour commence. Au Canada, les troupes reçoivent un accueil délirant quand elles défilent dans les rues. Dans chaque ville et village, les bataillons canadiens sont accueillis avec un enthousiasme effréné.

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