5 novembre 2015 - 00:00
La grève, pour défendre les plus vulnérables
Par: Le Courrier

Les 2 et 3 novembre, nous serons en grève. De fait, nous serons ­toujours au travail, sauf que nous ne serons pas disponibles pour les gens qui voudront nous joindre. On parle ici davantage d’une grève de service.

À l’ACEF Montérégie-est, il est rare que nous prenions ce moyen de pression. Nous préférons aider les gens qui nous­ ­arrivent souvent en situation de détresse, plutôt que de manifester. Nous préférons utiliser d’autres moyens pour faire état de nos revendications.

Si nous joignons le mouvement de grève du communautaire les 2 et 3 novembre, c’est pour dénoncer les impacts des ­mesures d’austérité du gouvernement Couillard. Des impacts qui affecteront ­davantage les ménages à faible revenu et de la classe moyenne.

Parmi ces mesures, mentionnons les hausses des tarifs d’électricité qui ont grimpé de 10 % depuis trois ans, des frais dans les services de garde et des différents tarifs gouvernementaux ou encore les ­coupures dans les services gouvernementaux, plus particulièrement en santé et en éducation. Toutes ces hausses affectent plus grandement les ménages à faibles ­revenus ou à petits salaires.

Il faut dire aussi que ces hausses ne se font pas encore ressentir pleinement. Par exemple, pour les frais de garde, c’est lorsque les contribuables rempliront leurs déclarations de revenus qu’ils verront ­l’effet de la modulation des frais de garde en fonction du revenu. La situation risque donc d’être difficile pour bien des ­ménages au printemps prochain. Certains pourraient se retrouver avec des dettes d’impôts à payer.

Dans nos bureaux, nous rencontrons chaque jour des gens qui sont écrasés par les dettes, souvent envers le gouvernement du Québec ou Hydro-Québec. La ­plupart de ces gens ont vu leur situation ­financière s’écrouler comme un château de cartes à la suite d’une perte d’emploi, d’une séparation ou d’un problème de santé. D’autres se sont vus refuser des prestations de la CSST ou de l’Assurance-Emploi. Nous rencontrons souvent des gens dont le frigo est vide ou qui sont ­menacés de se faire saisir leur maison ou de se faire débrancher l’électricité.

C’est pour les défendre que nous fermerons nos portes lundi et mardi prochain, pour dénoncer l’effet de ces mesures d’austérité. Nous voulons aussi dénoncer le peu de soutien gouvernemental envers les organismes communautaires. Notre subvention gouvernementale n’a pratiquement pas changée depuis 10 ans. Si l’on tient compte de l’inflation, on peut dire que notre financement diminue ­année après année.

Pour les gens que nous rencontrons, nous sommes souvent leur dernier ­rempart, le dernier endroit où ils peuvent s’adresser. Préservons ce filet social que nous avons pris des décennies à bâtir.

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