4 octobre 2012 - 00:00
Rue des Seigneurs Est
La guerre aux camions est ouverte
Par: Le Courrier

Un lourd dossier est tombé sur la table du conseil municipal de Saint-Hyacinthe à sa séance de lundi : c'est celui du camionnage intensif dont souffrent les résidants de la rue des Seigneurs Est - la route 224 - et contre lequel ils viennent d'entrer résolument en guerre.

Les élus ont été saisis d’une pétition portant la signature de 281 résidants qui se plaignent de la circulation lourde sur leur rue et des problèmes qui en découlent. La rue des Seigneurs Est relie entre elles, du nord au sud, l’autoroute 20, la route 116 (le boulevard Laurier) et la route 137 (le chemin Saint-Louis), mais la situation sur des Seigneurs Est semble particulièrement pénible entre l’autoroute 20 et la route 116, dans l’ancien « noyau villageois » de Sainte-Rosalie.

« Nous sommes tous ici ce soir pour obtenir des réponses claires à nos questions », a d’abord lancé Éric Tétreault, prenant le premier la parole au nom de tous les résidants qui l’accompagnaient dans la salle du conseil, et ils étaient une bonne trentaine. Il a expliqué que le trafic lourd rendait la rue très dangereuse, en plus d’engendrer énormément de bruit et de vibrations. « Chaque fois qu’un camion passe, la terre tremble. Ça crée même des fissures sur nos maisons, dont certaines font partie du patrimoine local », a-t-il souligné.Un autre résidant, Bernard Boulay, a indiqué que la rue était très endommagée ce qui aggrave le problème du bruit causé par le passage des camions, un problème qui est accentué par le recours au frein moteur (freinage par compression). « On ne s’entend plus parler sur la rue des Seigneurs », soutient M. Boulay. Il trouve aussi la rue très dangereuse pour les enfants qui vont et viennent entre l’école primaire Sainte-Rosalie et le parc Gérard-Chicoine. « Je suis grand-père et je n’aimerais pas qu’il arrive quelque chose à mes petits-enfants sur cette rue-là », a-t-il ajouté. Selon lui, il n’existe qu’une seule solution efficace au problème et c’est la construction d’une route de contournement pour camions. Andrée Corbeil a ajouté que la traverse pour piétons empruntée par les enfants était mal balisée, qu’il n’existait aucune « signalisation de courtoisie » et que les secousses causées par les camions étaient ressenties « comme des tremblements de terre ». « Les gens ont atteint leur seuil de tolérance » a-t-elle soutenu.Le conseiller du district Sainte-Rosalie, Donald Côté, a reconnu que les plaintes des résidants étaient tout à fait justifiées. « Il y a eu quatre études en moins d’un an et les faits sont accablants (…). À la question « qu’est-ce qu’on va faire? », c’est le cas de le dire, la balle est dans mon camp, et dans notre camp », a-t-il déclaré, soulignant toutefois que dans ce dossier, les responsabilités étaient partagées entre la Ville et le ministère des Transports. Mais M. Côté a avoué plus tard au COURRIER qu’il ne voie lui aussi qu’une solution sérieuse au problème et c’est la voie de contournement de la zone urbanisée.Y allant de son grain de sel, Bernard Barré a rappelé que les voies de contournement s’étaient avérées « la grosse affaire » du plan d’urbanisme de 1988, mais que toute l’attention s’était alors portée vers le secteur nord et le dossier du boulevard Casavant. M. Barré croit que le conseil devrait adresser une « résolution claire » au député de Saint-Hyacinthe, Émilien Pelletier, concernant la rue des Seigneurs Est. « Il va être capable de brasser, il va être capable de cogner : il va être au pouvoir », a-t-il fait valoir.D’autres conseillers, dont Nicole Dion-Audette et Alain Leclerc, croient aussi que la construction d’une voie de contournement doit être envisagée.

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