29 mars 2012 - 00:00
La saison des rosés est arrivée!
Par: Hélène Dion

L’histoire du rosé nous ramène à Bordeaux au 12e siècle, lorsque le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et du futur roi d’Angleterre Henri Plantagenêt, scelle les échanges commerciaux entre le bordelais et le royaume d’Angleterre.

À cette époque, le vin est expédié très tôt après les récoltes, en barriques. Les Anglais appellent « Claret » ce vin rouge qui provient de l’Aquitaine. Mais une mise en barrique aussi précoce laisse supposer que le vin n’était en fait issu que d’une courte macération, prenant ainsi une teinte rosée.

Si les Anglais désignent toujours un rouge de Bordeaux par le terme Claret, le Clairet est bel et bien un rosé provenant de Bordeaux. Il s’agit d’un rosé vineux, doux, un vin de soif auquel on préfère tout de même les rouges de cette région magnifique. Il importe de faire la différence avec le Bordeaux rosé, issu d’une macération plus courte, présentant une couleur moins intense. Vous trouverez en succursales le rosé du Château Desmirail, connu pour son rouge en appellation Margaux, classé troisième cru au classement officiel de 1855. Souhaitons retrouver un millésime plus récent que le 2008 sur nos tablettes pour ce rosé de saignée issu de merlot et de cabernet sauvignon. Ailleurs, on retrouve des rosés magnifiques issus soit de la « saignée », soit de la « pressée ». Une troisième méthode se pratique en Champagne, où l’assemblage de vin rouge et de vin blanc permet d’obtenir un rosé effervescent.

Les rosés de saignée

Les rosés de saignée sont obtenus par une courte macération, entre deux et vingt heures, des baies de raisins avec les jus, après quoi les jus sont séparés des parties solides (la saignée) pour éviter d’extraire trop de couleur et de tanins. Ensuite, la fermentation alcoolique fait son travail.

Les rosés de saignée sont reconnaissables par leur couleur fushia, leurs arômes de fruits rouges, leur structure naviguant entre le rouge et le blanc.

Les rosés de pressée

La vinification des rosés de pressée, ou de pressurage direct, se fait de la même façon que les vins blancs, mais avec des cépages à la peau très colorée.

Les cépages de Provence, syrah, cinsault, mourvèdre, grenache sont parfaits pour ce type de vinification puisqu’ils transmettent rapidement leur couleur au jus. C’est donc à l’arrivée au chai que les raisins sont pressés directement et une faible coloration est transmise au vin avec les précurseurs d’arômes que l’on retrouve dans la peau des raisins qui se libèrent. Les vins sont plus délicats, avec une structure qui s’approche du vin blanc.Enfin, les rosés issus du Zinfandel, que l’on appelle les « White Zinfandel » ou encore les « Blush », sont issus d’une courte macération, mais la différence intervient durant la fermentation, arrêtée avant que tous les sucres soient fermentés. Il en résulte un vin moins alcoolisé et plus sucré! SOUS-TITRE:Quelques suggestions

Listel – Gris Grain de Gris IGP Vin des Sables du Golfe du Lion – Code SAQ : 270272 – Prix : 11,15 $. Dans les vignobles de sables, dans le sud de la France, comme au Domaine Listel, on élabore des Gris Gris de Gris, c’est-à-dire provenant généralement de Grenache Gris vinifié en « gris » ou par pressée. Celui-ci est très discret, avec des arômes de fruits et de fleurs, tout en légèreté. Il conviendra avec les fruits de mer ou simplement en apéro.

Vous pouvez également sélectionner un rosé d’Espagne pour accompagner vos tapas et paella. La fraîcheur du vin additionnée à une structure considérable feront un bel accord. Laissez-vous tenter par le Tempranillo Penascal Estate – Castille-y-Leon – 2010 – Code SAQ : 11446016 – Prix : 12,30 $ ou encore le Olivares Jumilla – 2009 – Code SAQ : 10956698 – Prix : 11,30 $.Vous pouvez également voyager au Québec avec le Champs de Florence du Domaine du Ridge – Code SAQ : 00741702 – Prix : 16 $.

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