9 mai 2013 - 00:00
Hôtel des Seigneurs
La Ville gèle les usages
Par: Le Courrier
Grâce à l'intervention de la Ville de Saint-Hyacinthe, le Centre des congrès de l'Hôtel des Seigneurs ne pourra pas changer de vocation.

Grâce à l'intervention de la Ville de Saint-Hyacinthe, le Centre des congrès de l'Hôtel des Seigneurs ne pourra pas changer de vocation.

Grâce à l'intervention de la Ville de Saint-Hyacinthe, le Centre des congrès de l'Hôtel des Seigneurs ne pourra pas changer de vocation.

Grâce à l'intervention de la Ville de Saint-Hyacinthe, le Centre des congrès de l'Hôtel des Seigneurs ne pourra pas changer de vocation.

Craignant les mauvaises surprises dans le dossier de l'Hôtel des Seigneurs, où le conflit de travail qui a éclaté le 27 octobre 2012 n'est toujours pas réglé, la Ville de Saint-Hyacinthe veut faire en sorte que l'immeuble ne puisse jamais accueillir autre chose qu'un hôtel et un centre des congrès.

Le conseil municipal a déposé lundi soir un projet de règlement de zonage qui vient geler, en quelque sorte, l’utilisation qui est faite de cet emplacement. La zone commerciale originale sera scindée en deux parties de manière à ce que l’Hôtel des Seigneurs puisse être isolé du reste.

Dans cette zone, seuls les usages « hôtel » et « centre des congrès » seront dorénavant autorisés, tandis que la gamme des usages permis dans la zone résiduelle voisine de l’hôtel demeurera beaucoup plus large.Lundi, après la lecture du projet de règlement par le conseiller du district Bois-Joli, Alain Leclerc, quelqu’un, dans la salle, s’est levé pour intervenir. Il s’agissait de Me Marc Laperrière, un avocat du cabinet montréalais LeChasseur qui était là à titre de représentant de l’Hôtel des Seigneurs. Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Bernier, l’a aussitôt interrompu.« Ce n’est pas permis d’intervenir à ce moment-ci. Il y aura une séance d’information à l’assemblée du 3 juin pour toutes les personnes qui voudraient s’exprimer sur ce projet de règlement », lui a-t-il expliqué.La chaîne SilverBirch, propriétaire de l’Hôtel des Seigneurs, a récemment confirmé au COURRIER qu’elle cherchait preneur pour son complexe de Saint-Hyacinthe. C’est dans ce contexte que la Ville a décidé d’intervenir en usant de ses pouvoirs en matière d’aménagement urbain.

Moteur

« Ce complexe hôtelier est un moteur économique de Saint-Hyacinthe et la municipalité est inquiète, parce qu’il y a beaucoup d’usages autorisés dans cette zone. On veut s’assurer qu’on n’en fera pas une tour de bureaux, par exemple », a expliqué le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, en rencontre de presse après la séance.

Il a confirmé que la présentation de ce projet de règlement créait un effet de gel immédiat des affectations « hôtel » et « centre des congrès », ce qui limite évidemment les possibilités s’offrant à d’éventuels acheteurs.M. Bilodeau n’a pas nié que des personnes insatisfaites de la procédure en cours pourraient qualifier la chose de zonage parcellaire (spot zoning). « Oui, ça pourrait être interprété comme ça, mais nous pensons que ce n’est pas le cas, et nous pourrons en faire la démonstration si ça devait aller plus loin », a-t-il commenté.En voulant assurer ses arrières quant à la vocation future de l’immeuble Hôtel des Seigneurs, la Ville ne démontre pas une grande volonté de se porter elle-même acquéreur du centre des congrès. « J’aurais tendance à vous répondre que la dernière chose que la Ville a l’intention de faire, c’est d’acheter un centre des congrès : ce n’est pas dans son mandat. Mais le conseil pourrait soutenir un investissement important », a poursuivi M. Bilodeau, chiffrant à 15 ou 20 millions $ ce que pourrait coûter la mise à niveau du complexe hôtelier.« Il n’y a pas si longtemps, le Centre des congrès de Saint-Hyacinthe était la troisième destination de tourisme d’affaires au Québec. Il va se retrouver au 12 e rang si ça continue », a-t-il ajouté, en parlant du conflit qui oppose les employés syndiqués à leur employeur.« Nous avons rencontré SilverBirch et le syndicat, mais on se sent impuissant dans ce dossier-là. On a l’impression que tout se joue entre Vancouver et Montréal », a conclu M. Bilodeau, pointant SilverBirch et la CSN.

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