4 juillet 2019 - 14:00
Lamborghini Urus : prendre le taureau par les cornes
Par: Marc Bouchard
Photo Marc Bouchard

Photo Marc Bouchard

Tout le monde rêve, du moins les amateurs de voiture, de prendre le volant d’une Lamborghini un jour. Quand l’occasion se présente, impossible de dire non, vous le comprendrez. Même si cette Lamborghini, que l’on imagine comme une voiture racée et stylée, prend plutôt la forme d’un utilitaire sport.

Ce qui est le cas du Lamborghini Urus, le second utilitaire de la famille italienne, l’autre, le LM002, ayant connu son heure de gloire il y a plusieurs années déjà. Le LM002 fait d’ailleurs davantage partie de l’histoire de Lamborghini que de son présent.

L’Urus, en revanche, c’est la nouvelle star de la famille. Imaginez, il constitue actuellement plus de 50 % des ventes totales de Lamborghini au Canada, ce qui démontre bien l’intérêt des amateurs pour ce VUS de performance. Car il faut bien le dire, malgré sa forme totalement utilitaire, l’Urus n’a fait que peu de compromis à sa fonction; il continue d’être une bête de puissance et de sportivité.

Départ dans 3,2,1…

L’entrée dans le cockpit (et j’emploie ici ce vocable à bon escient puisqu’il s’agit plus d’une cabine de fusée ou de voiture de course que du simple VUS de luxe) est en soi le début de l’aventure. La ligne de toit largement surbaissée qui confère au véhicule sa si significative personnalité est aussi un léger handicap pour se glisser à bord. Disons, en termes clairs, que mon front a largement pris contact avec la carrosserie du VUS.

Une fois à bord, cependant, on oublie tout. L’affichage est clair et précis, l’écran multimédia simple et ergonomique, le double écran du bas offre une gamme d’options encore plus intéressantes, et les commandes sont définitivement calquées sur celle des voitures de haute performance.

Un exemple? Le bouton de démarrage, comme c’est le cas de toutes les Lamborghini, se cache sous un levier rouge. L’actionner nous fait nous prendre pour un quelconque dirigeant maléfique qui peut appuyer du bout du doigt pour déclencher une catastrophe.

Dans le cas de l’Urus, cette pression déclenche plutôt une série de petits frissons. Une fois le moteur lancé, il fait entendre un ronron relativement doux, mais bien présent. En manipulant le levier qui encadre le bouton de démarrage, on peut jouer avec les modes de conduite. Et c’est ici que l’Urus prend toute sa personnalité.

De base, il se décline en mode Strada, le mode le plus confortable et le plus silencieux. En fait, c’est en utilisant le mode Strada que l’Urus se compare le plus à celui qui partage une partie de ses composantes, le Audi Q8. Une fois descendu vers le mode sport, ou mieux encore vers le mode Corsa, l’Urus s’allume. On a presque l’impression d’avoir déclenché les tuyères d’une fusée.

Non seulement l’échappement rugit littéralement de bonheur, il fait entendre une pétarade à chaque rétrogradation. Le régime moteur change, le contrôle de traction et la stabilité électronique se désactivent, place à la bête prête pour la piste.

Notez que trois autres modes, Terre, Sable et Neige, sont aussi disponibles, chacun faisant varier la mécanique pour s’adapter aux conditions extérieures. Un levier Ego permet également de personnaliser chacun des modes.

Une fois lancé, le moteur biturbo V8 de 4,0 litres laisse exploser ses 650 chevaux avec une stupéfiante rapidité, mais avec un contrôle tout en retenue. La voiture donne la sensation de s’envoler, les huit vitesses de la boîte automatique s’enclenchent dans un véritable ballet mécanique, et l’Urus prend son élan.

Projeté avec quelque vigueur dans des virages plus appuyés, le VUS ne se laisse pas démonter. Il garde le cap, contrôle le moindre roulis et aligne les trajectoires comme s’il savait d’avance le chemin à prendre. Et sans aucune hésitation, une fois les freins enfoncés, il stoppe rapidement, mettant fin aux élans les plus enthousiastes avec une vigueur remarquable.

Pour s’assurer qu’il est aussi facile à contrôler, Lamborghini a doté son Urus de quatre roues directionnelles et d’un contrôle de stabilité actif, permettant de modifier la rigidité des suspensions au besoin. Bref, l’Urus s’est tout simplement avéré impossible à prendre en défaut sur la route.

Malgré sa silhouette marquée, que l’on admire quand on y prête attention, le Lamborghini Urus n’a pas la même présence qu’une super voiture de la marque. En fait, je dois avouer qu’il suscite au plus la curiosité des passants, malgré quelques amateurs un peu plus enthousiastes.

Mais en conduite, il ne cède que peu de choses aux Huracan et autres Avantador, faisant honneur à la prestigieuse réputation de la compagnie. En fait, le Lamborghini Urus, c’est l’exotique qui s’est transformé en VUS sans y perdre au change.

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