20 février 2013 - 00:00
Nouvelle loi sur le bronzage artificiel
Le bonheur des uns fait le malheur des autres
Par: Le Courrier
Le bronzage artificiel est désormais interdit aux moins de 18 ans.

Le bronzage artificiel est désormais interdit aux moins de 18 ans.

Le bronzage artificiel est désormais interdit aux moins de 18 ans.

Le bronzage artificiel est désormais interdit aux moins de 18 ans.

La nouvelle Loi visant à prévenir les cancers de la peau causés par le bronzage artificiel, en vigueur depuis lundi, est loin de faire l'unanimité. Si la Société canadienne du cancer (SCC) et les dermatologues applaudissent sa mise en oeuvre, les propriétaires de salons de bronzage expriment des réserves.

Cela ne date pas d’hier que les dermatologues dénoncent haut et fort les dangers de l’exposition aux rayons ultraviolets dans les lits de bronzage artificiel. Selon la Dre Lise Faucher, dermatologue et porte-parole des Journées de la Jonquille, l’interdiction de vente de services de bronzage aux mineurs doit plutôt être perçue comme étant une victoire pour tout le monde.

« L’exposition aux ultraviolets dans les lits de bronzage est maintenant confirmée comme étant cancérigène et le cancer de la peau est le 3e cancer le plus fréquent chez la femme et le plus dommageable. Ce n’est pas banal », précise Dre Faucher. Et les études sont claires. Avant l’âge de 18 ans, on a accumulé 80 % de toute notre exposition au soleil dans notre vie, explique la dermatologue. « Si on ajoute à cela l’exposition aux ultraviolets dans des lits de bronzage, c’est sûr que l’on augmente les chances de développer un cancer de la peau. » Quant aux propriétaires de salon de bronzage à Saint-Hyacinthe, peu d’entre eux disent craindre que leurs revenus en subissent les conséquences à court et même à long terme. Bien qu’ils soutiennent n’avoir qu’un faible pourcentage de leur clientèle de moins de 18 ans, ils reconnaissent que la loi pourrait nuire à la survie de certains. C’est ce que croit du moins Jani Barré, propriétaire du salon de bronzage Isla Del Sol à Saint-Hyacinthe. « Quelques salons vont sûrement fermer, affirme Jani Barré. Surtout ceux à côté des écoles secondaires. Si j’étais située à côté d’une école, j’aurais peur pour mon commerce parce qu’il y a beaucoup de salons à Saint-Hyacinthe. C’est une des rares villes où il en reste encore autant. C’était la manière, à mon avis, d’en fermer quelques-uns. »Selon la loi, la vente et l’offre de services de bronzage artificiel aux moins de 18 ans sont désormais interdites sous peine d’une amende pouvant variée de 500 $ à 15 000 $ pour l’exploitant et un maximum de 100 $ pour le jeune. Toute publicité destinée aux mineurs ainsi que toute publicité susceptible de créer une fausse impression sur les effets ou les dangers du bronzage artificiel sur la santé sont interdites. Des mises en garde sur les effets nocifs du bronzage artificiel de même que la mention claire sur l’interdiction aux mineurs sont obligatoires sur toute publicité en faveur du bronzage. Des inspections par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) seront effectuées dans les salons.

Une certaine incohérence

Les propriétaires de salon de bronzage interrogés par LE COURRIER, voient une certaine incohérence dans l’ensemble des lois qui s’appliquent aux mineurs âgés de 16 ans.

« À 16 ans, tu es assez responsable pour conduire une auto, pour déterminer ton temps d’exposition au soleil, mais pas pour aller dans un salon de bronzage où ton exposition est contrôlée », soulève Mme Barré. Tous s’entendent finalement pour dire que tout est une question de modération. « Nous en avons discuté entre propriétaires de salon de bronzage et si tous les propriétaires de salon étaient bien encadrés, nous n’en serions peut-être pas là. Parce qu’il y en a des effets positifs au bronzage, mais on n’en parle pas », déplore Stéphanie Rodier, propriétaire de Bronzage Moderne.La propriétaire du salon Isla Del Sol y va même d’une comparaison avec la consommation d’alcool. « Un verre de vin chaque soir, c’est bon pour le coeur. Une bouteille chaque jour c’est trop! »Bien qu’elle reconnaisse que tout est dans la modération, la Dre Faucher estime que le risque n’en vaut pas la chandelle. « Il y a des bienfaits à l’exposition au soleil et l’apport de vitamine D en est un. Mais on n’a pas besoin d’une exposition de longue durée. Le soleil en hiver devrait suffire à l’apport de vitamine D nécessaire, sans compter ce que l’on retrouve dans la nourriture. Je ne vois pas ce que l’on pourrait aller chercher de plus que le mythe de la beauté », dit-elle. Quoi qu’il en est, tous les propriétaires affirment se soumettre à la nouvelle sur le bronzage. Que ce soit par l’installation de mises en garde sur les effets du bronzage artificiel et la mention de l’interdiction aux mineurs ou en vérifiant les cartes d’identité des clients avant la vente du service.

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