11 juillet 2019 - 13:37
Transport ferroviaire d’hydrocarbures à Saint-Hyacinthe
Le candidat bloquiste tire la sonnette d’alarme
Par: Jean-Luc Lorry
Le candidat bloquiste local, Simon-Pierre Savard-Tremblay, considère le niveau de sécurité insuffisant considérant le nombre élevé de wagons-citernes qui traversent la ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le candidat bloquiste local, Simon-Pierre Savard-Tremblay, considère le niveau de sécurité insuffisant considérant le nombre élevé de wagons-citernes qui traversent la ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Six ans après l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic qui avait fait 47 victimes, le candidat du Bloc québécois dans Saint-Hyacinthe-Acton, Simon-Pierre Savard-Tremblay craint qu’une telle catastrophe se produise au centre-ville de Saint-Hyacinthe.

Quotidiennement, environ 25 convois ferroviaires transportant passagers et marchandises traversent la municipalité.

En prévision de la future campagne électorale, le candidat du Bloc québécois avait organisé un point de presse aux abords de la gare de Saint-Hyacinthe. Pour l’occasion, le bloquiste était accompagné de citoyens de Lac-Mégantic.

M. Savard-Tremblay considère que les normes de sécurité sont insuffisantes pour assurer une sécurité absolue des trains de marchandises qui comptent, selon lui, de plus en plus de wagons-citernes.

« Le nombre de barils de pétrole circulant à travers Saint-Hyacinthe et nos municipalités est passé de moins de 30 000 par jour en 2012 à plus de 200 000 aujourd’hui », indique Simon-Pierre Savard-Tremblay.

En avril 2015, le Comité des citoyens et citoyennes pour l’environnement maskoutain (CCCPEM) avait dénombré 123 wagons-citernes lors d’un passage devant la gare de Saint-Hyacinthe.

LE COURRIER a tenté en vain de confirmer cette donnée auprès du Canadien National (CN). Cette entreprise d’envergure a pour politique interne de ne pas rendre publique la composition des convois ferroviaires qui empruntent ses lignes de chemin de fer.

« Pour des raisons de sécurité et en respect du cadre règlementaire en vigueur, nous ne divulguons pas publiquement ce niveau de détail », écrit Alexandre Boulé, conseiller principal, relations médias et affaires publiques au CN.

Transparence du CN?

Le candidat local du Bloc dénonce également le manque d’informations dont disposent les citoyens concernant les trains qui traversent leurs municipalités.

« Toute la sécurité est entre les mains des compagnies, qui font ce qu’elles veulent et qui sont libres d’écrire leurs propres règlements et de les suivre comme bon leur semble », estime Simon-Pierre Savard-Tremblay.

Robert Bellefleur, porte-parole de la Coalition des citoyens et organismes engagés pour la sécurité ferroviaire de Lac-Mégantic, soutient « qu’une bonne partie du pétrole brut qui passait par sa municipalité lors de la tragédie de 2013 passe maintenant par la région de Saint-Hyacinthe ». Une information non confirmée par le CN puisque l’entreprise ne possède pas de voie ferrée dans la région de Lac-Mégantic.

La Maskoutaine Nicole Jetté, qui s’intéresse de près au transport des hydrocarbures, était présente au point de presse tenu par le Bloc.

« Pour ce qui est de la sécurité des résidents demeurant à proximité des lignes de chemin de fer, il n’y en a aucune sinon un sauve-qui-peut comme à Lac-Mégantic », considère Mme Jetté.

« La Ville de Saint-Hyacinthe est frileuse pour faire des pressions auprès des entreprises ferroviaires alors qu’elle a été informée de situations dangereuses au tunnel Sainte-Anne et au tunnel Girouard », poursuit-elle.

Le CN fournit plusieurs données sur les convois aux municipalités comme des renseignements sur la nature et le volume des marchandises ainsi que le pourcentage de wagons qui transportent des matières dangereuses.

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