6 novembre 2014 - 00:00
Le consommateur s’en va ailleurs
Par: Le Courrier

Le déploiement des cases de stationnements payantes sur rue est une totale aberration. Particulièrement dans l’optique d’accroître les revenus de la ville. Est-ce vraiment nécessaire de rappeler cette règle arythmique élémentaire : peu importe le profit projeté, lorsque celui-ci est multiplié par zéro utilisateur, ça donne aucun revenu supplémentaire!

Je suis le consommateur moyen. Né ici, vit ici, travaille ici, magasine ailleurs… Comme plusieurs, je continuerai d’aller au centre-ville quelque temps en tentant de trouver des places gratuites, ce qui sera rare ou impossible. Et tous ces commerces de proximité perdront leurs attraits. J’ai de la peine pour le Superclub Videotron qui ne vaudra plus le déplacement en comparaison d’un film sur demande de Cogeco. Je me vois mal transporter mes quatre sacs d’épicerie du marché Ami sur cinq coins de rue alors que je peux trimballer mon panier jusqu’à mon auto ailleurs. J’achèterai probablement mon prochain livre au nouveau Buropro plutôt qu’à la Librairie Daigneault. L’exode ne sera pas seulement du centre-ville vers le centre d’achat, mais s’intensifiera vers l’extérieur. Je peux me tourner vers Drummondville ou Granby, qui malgré leur point commun avec Saint-Hyacinthe de tuer leur centre-ville, offrent pour leur part une diversité de grandes surfaces reconnues (Renaud-Bray, Future Shop…).

Il y aura du trafic sur les rues Papineau/Duvernay pour garer sa voiture pour aller faire un tour chez Raoul Chagnon. Est-ce que le centre d’achat sera obligé d’engager des surveillants pour les clients de la Cage aux sports qui stationneront sur leur terrain pour éviter les cases payantes à venir sur la rue Cusson? (car avouons que le stationnement de la Cage est insuffisant). Verra-t-on apparaître des promotions par l’association des marchands du centre-ville de défrayer le stationnement avec preuve de 50 $ d’achat?

La valorisation du transport actif passe par l’amélioration des infrastructures pédestres et cyclables, pas par la taxation de l’automobiliste. Parce que le consommateur moyen va justement le prendre son char pour aller dépenser ailleurs…

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