7 mai 2015 - 00:00
Le marché-centre ce mal aimé, ce méconnu (1)
Par: Le Courrier
Vue du marché en 1837, dessin de L.P. Renaut-Blanchard; le marché de brique de 1856, avant 1876, Album Langelier, CH478.

Vue du marché en 1837, dessin de L.P. Renaut-Blanchard; le marché de brique de 1856, avant 1876, Album Langelier, CH478.

Vue du marché en 1837, dessin de L.P. Renaut-Blanchard; le marché de brique de 1856, avant 1876, Album Langelier, CH478.

Vue du marché en 1837, dessin de L.P. Renaut-Blanchard; le marché de brique de 1856, avant 1876, Album Langelier, CH478.

Cette publication est une transcription de la conférence de Robert Lalonde ­présentée au Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, le 17 janvier 2006. M. Lalonde a remis son texte manuscrit au Centre avec droit d’utilisation, il est décédé le 26 septembre 2012.

Mesdames, Messieurs,

Cette conférence n’est pas un ­règlement de comptes avec la Ville, ni ­aucune autre personne. Dans la mesure du possible, certaines gens ne seront pas nommées.

J’ai choisi le titre « Le marché-centre ce mal aimé, ce méconnu » pour cette ­conférence, j’aurais pu intituler mon ­propos autrement, mais j’ai préféré ce titre parce qu’il s’applique mieux à ce qui est survenu depuis les dernières années. Période de changements draconiens et malheureux dans certains cas.

J’ai pour ainsi dire passé ma vie [comme boucher] au marché-centre. Alors quand nous serons rendus à cette période j’aurai certaines réminiscences et anecdotes. Rien de méchant, peut-être un peu ­vulgaire. Notre métier se prête tellement bien à cela.

Ce préambule étant déjà assez long. Passons maintenant au vif du sujet.

La première place du marché était au coin des rues Mondor et Marguerite-Bourgeois de 1814 à 1827. La seconde place de marché était au coin des rues Saint-Antoine et Sainte-Anne de 1827 à 1830. C’est à partir de cette date que le marché est installé où il est présentement [en 2006], c’est-à-dire depuis 175 ans.

Il est très important de noter que le ­seigneur Jean Dessaulles donna, par acte notarié, daté du 30 janvier 1830, passé devant Me F.L. Dessureault, un lopin de terrain de 128 pieds de largeur sur 251 pieds de profondeur, pour servir de place du marché pour le village de Saint-Hyacinthe.

C’est à peu près l’emplacement actuel du marché. Le terrain fut ainsi donné, sans aucune charge que ce soit. Il était expressément convenu que, dans le cas où le marché cesserait d’exister, soit pour son usage ou son occupation, ce terrain devait retourner de plein droit au ­seigneur Dessaulles ou à ses héritiers.

En 1836 : c’est la construction d’une première rallonge du côté sud. En 1848 : c’est une seconde allonge qui est ajoutée du côté nord.

En 1856 : ce marché de bois est ­transporté au marché à foin, pour permettre la construction d’un bâtiment de briques. Le clerc de marché voit à l’entretien et à la surveillance de la place et inspecte la ­qualité des articles en vente, et peut ­également confisquer ces derniers au ­besoin. Les choses ont bien changé ­depuis. En 1859 : à la suite de l’incendie du palais de Justice, le haut du marché est transformé en salle d’audience.

En 1876 : le 3 septembre, un incendie détruit complètement le marché qui est immédiatement reconstruit et qui compte désormais deux étages sur toute sa longueur. En 1877 : il y a pose d’un escalier pour se rendre à sa superbe tourelle, d’où la vue est magnifique sur tous les alentours.

En 1879 : Robert A. Jones, en hommage à ses parents, donne un abreuvoir, qui existe toujours et dont les inscriptions sont en anglais des deux côtés. À cheval donné, on ne regarde pas la bride. En 1895 : introduction de la lumière électrique.

En 1926 : un incendie se déclare au ­deuxième étage. Il est vite maîtrisé. En 1928 : il y a construction de fondations de béton et ajout autour de l’édifice d’une couverture de 18 pieds de profondeur aux extrémités et de 10 pieds sur les deux ­côtés latéraux. L’édifice est peint en rouge à l’extérieur.

En 1934 : il y a pose d’un plancher de béton, réfection de l’escalier central situé rue Saint-François et peinture à ­l’extérieur et à l’intérieur. Il existe encore deux autres escaliers pour se rendre à l’étage, à chacun des bouts, rue Saint-­Simon. Il n’y a qu’une seule petite porte pour se rendre au sous-sol. Dans le centre, rue Saint-Simon, la cave n’a que sept pieds de hauteur entre les deux arches encore visibles à l’intérieur. Le reste du sous-sol a quatre pieds de ­hauteur.

La réfrigération se fait, comme dans les arénas, un gros piston est situé en plein centre dans la cave, une trappe à deux ­battants en acier est située au-dessus pour faciliter l’entretien et la réparation. Ce système appartient au syndicat des bouchers et chacune des parts est évaluée à 1 500 $. Les portes à l’avant, à l’arrière et sur les côtés sont doubles, sans fenêtres et ont huit pieds de hauteur.

À suivre…

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