6 novembre 2014 - 00:00
Dodge Challenger SRT Hellcat
Le souffle coupé
Par: Marc Bouchard

Photos Chrysler Canada

Photos Chrysler Canada

Vous est-il déjà arrivé d’avoir le souffle coupé de surprise, ou parce que quelque chose accélérait trop rapidement? Un peu comme lorsqu’on prend place sur la piste à bord d’une voiture de course, ou que l’on passe ses week-ends à sillonner les montagnes russes gigantesques des grands parcs d’attraction.

Moi, cela m’est arrivé souvent. Pas dans les montagnes russes, je n’ai pas ce courage malheureusement, mais à bord de voitures puissantes, conduites par moi ou quelqu’un d’autre. Mais toujours, je répète toujours, la réaction était attendue et anticipée.

Or, quand j’ai pris le volant de la Dodge Challenger Hellcat, rien ne m’avait préparé à une telle réaction. Non, je n’ai pas conduit en fou et non je n’ai pas confondu les rues de la ville avec une piste de course, rassurez-vous. Mais ce n’est pas nécessaire. Une simple pression un peu trop ardue sur l’accélérateur et vous sentez déjà la pression atmosphérique changer et vous avez l’impression de vous retrouver au volant d’une fusée, rien de moins.

J’entends d’ici les sceptiques me dire que c’est par choix que de telles accélérations se font. C’est vrai… et non. Il est vrai que la plupart des conducteurs appuient trop fermement sur l’accélérateur au départ. En général, votre petit 4 cylindres ne posera pas de problème; tout au plus rugira-t-il de déplaisir. Avec la Challenger Hellcat, le seul rugissement que vous entendrez est celui d’un moteur prêt à vous faire bondir vers l’avant sans jamais hésiter.

Vous ai-je dit que le moteur Hellcat, un V8 de 6,2 litres (qui se retrouve aussi désormais sous le capot de certains Dodge Charger) abrite une cavalerie de 707 chevaux et un couple astronomique de 650 livres-pieds. Concrètement, cela signifie tout simplement des accélérations de fusée et une vitesse de pointe qui doit certainement frôler le mur du son!

Attention cependant, ce genre de véhicule ne s’adresse pas à tout le monde, loin s’en faut. Il faut une discipline de fer pour garder le pied droit tout léger sur l’accélérateur et pour éviter de dépasser des vitesses raisonnables. Il faut aussi une certaine précision dans le dosage des accélérations puisque, comme toute propulsion qui se respecte, cette surpuissante voiture a tendance à vouloir se dandiner de l’arrière-train quand on insiste un peu trop en virage.

Malgré tout, elle procure des sensations de conduite que l’on retrouve rarement au volant d’une voiture.

Vous me direz sans doute que je ne suis pas objectif, étant déjà vendu aux mérites du Challenger peu importe sa déclinaison. Et vous n’aurez pas tort. J’aime sa silhouette longue et large, digne des véritables Muscle car des années 60 dont elle est la digne descendante. J’adore ses feux ronds à l’avant; dans la pénombre, on dirait presque des yeux de fauves prêts à bondir. Détail intéressant, puisque le Hellcat est un moteur suralimenté, il a besoin d’entrée d’air supplémentaire pour suffire à la demande. Il dispose de puits savamment posés sur le capot, mais on a aussi utilisé un des phares avant, laissant un trou vide habilement dissimulé, pour augmenter la quantité d’air qui y entre. Subtil…

Dans l’habitacle, le Hellcat propose un cuir beige de belle qualité et des sièges enveloppants à souhait. Nécessaire me direz-vous car il arrive, malencontreusement, que les virages soient un peu plus insistants que nécessaire.

La voiture est dotée de tout le confort propre aux Challenger haut de gamme, incluant les systèmes multimédia à commandes vocales, une caméra de recul avec un écran de grande dimension, et bien sûr, sièges et volants chauffants. Bref, la Hellcat ne dément pas son appartenance à la famille des coupés bien outillés.

Un dernier mot, inévitable, sur le ronron somptueux du moteur. Cette vibration donne une véritable chair de poule, et ajoute toute la personnalité à la voiture. J’en suis tellement fervent en fait, que j’ai à peine utilisé la radio, ne voulant pas couvrir cette douce symphonie pétrolière. Car vous vous en doutez, le terme économie ne fait pas partie des qualités de la Hellcat avec laquelle, même avec un peu de précaution, je n’ai pu faire mieux que 15,8 litres aux 100 kilomètres.

Pour ou contre la Hellcat? Pour, pour ses sensations, sa puissance et le bruit intense du moteur. Mais pour un usage quotidien, j’opterais probablement pour une version moins puissante de la même machine. Même moi, je peux être raisonnable parfois….

Fiche techniqueForces :– Sonorité magique – Puissance titanesque – Finition intérieure Faiblesses :Moteur : V8 6,2 litres suralimenté Puissance : 707 chevaux Couple : 650 livres-pieds Transmission : manuelle 6 rapports Transmission automatique 8 rapports en option Rouage : propulsion Consommation : 15,8 l aux 100 km (combinée) Prix : 63 495 $

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