22 septembre 2011 - 00:00
Le spectre de Kimberly-Clark
Par: Martin Bourassa
Permettez-moi de revenir brièvement sur la coalition de soutien envers l'industrie du meuble et plus particulièrement sur la récente sortie publique de la haute direction de l'usine Lacasse de Saint-Pie. Une haute direction qui n'est pas aussi haute, soit dit en passant, que celle de Haworth, la société mère basée au Michigan.

Permettez-moi de revenir brièvement sur la coalition de soutien envers l’industrie du meuble et plus particulièrement sur la récente sortie publique de la haute direction de l’usine Lacasse de Saint-Pie. Une haute direction qui n’est pas aussi haute, soit dit en passant, que celle de Haworth, la société mère basée au Michigan.

Si on se fie aux déclarations de Sylvain Garneau, président du Groupe Lacasse, une fermeture ne figure pas dans les plans de l’entreprise.Bon, le contraire aurait été plutôt surprenant. Je ne connais pas beaucoup d’entreprises qui placent en tête de leur plan d’affaires ou de leur plan triennal ou quinquennal la cessation de leurs opérations, à court, à moyen ou à long terme. Ce qui rassure ou étonne davantage ce sont les propos voulant que l’entreprise traverse une bonne passe, malgré l’économie vacillante aux États-Unis et au Canada. Selon M. Garneau, l’usine de Saint-Pie fonctionne à plein rendement et elle a même dû embaucher 55 nouveaux employés permanents depuis le printemps. Même qu’une quinzaine d’autres sont sur le point de s’ajouter pour le démarrage d’une troisième unité de perçage. Bref, les affaires semblent fonctionner rondement pour Lacasse. Ce qui soulève des interrogations légitimes sur son implication au sein du comité de soutien. Imaginez un peu la tête de Jean Charest ou de Stephen Harper quand ils prendront connaissance de la lettre et des demandes du comité et qu’ils les placeront dans le contexte de Lacasse. Pourquoi Québec et Ottawa voleraient-ils au secours d’une entreprise qui tourne à plein régime? Pour la consolider davantage? Gageons qu’ils jugeront peut-être plus utile d’éteindre des feux plus prioritaires.Enfin, M. Garneau y va d’un dernier et vibrant plaidoyer pour convaincre les sceptiques : « Nous demeurerons à Saint-Pie en raison de notre capacité et de notre expertise ».Un ami me faisait remarquer la semaine dernière que c’est justement le genre d’argument qu’entretenait haut et fort la direction locale de l’usine Kimberly-Clark il y a quelques années à peine à Saint-Hyacinthe. Et on connaît malheureusement la suite.Mais bon, ne soyons pas défaitistes pour autant. Je souhaite de tout coeur que l’avenir donne raison aux dirigeants de Lacasse. Je touche même du bois!

M.B.

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