25 octobre 2012 - 00:00
Le syndrome de Stockholm Lavallois
Par: Christian Vanasse
Quand la semaine dernière les porte-paroles du parti du maire Vaillancourt annoncèrent pompeusement que la population soutenait le parti et son maire malgré la tempête, plusieurs se sont amusés; oh boy, qu’ils sont dans le champ.

Quand la semaine dernière les porte-paroles du parti du maire Vaillancourt annoncèrent pompeusement que la population soutenait le parti et son maire malgré la tempête, plusieurs se sont amusés; oh boy, qu’ils sont dans le champ.

Au final, pas tant que ça… c’est qu’ils connaissent leur population ces drôles. Cette semaine, un sondage affirme qu’une vaste majorité de Lavallois trouve le maire corrompu, croche en dedans comme en dehors, que rien de cela ne les surprend bref, c’est un ripoux pourri jusqu’à la moelle, le jugement est sans appel. Mais voilà, à peine le tiers des répondants voudrait qu’il quitte… hé ben.Dans un sens, les spins doctors de l’île Jésus avaient raison, les citoyens supportent malgré tout leur maire et n’exigent pas sa démission. « Supporter » est sans doute ici le mot le plus juste pour décrire la situation. Oui, on le sait qu’il nous crosse à tour de bras, mais que voulez-vous, on n’a personne pour le remplacer alors… on le garde. Dans mon livre à moi, un monsieur Patate en vraie patate ferait l’affaire, mais eux, ils veulent le garder! C’est bien plus de cela qu’il faudrait se scandaliser plutôt que des applaudissements pour Zambito dans un talk-show ou de la blague d’un humoriste inconnu sur une matante connue. Au fond, nous sommes peut-être devant un cas unique de syndrome de Stockholm, lorsque des otages en viennent à manifester de l’empathie, voire de la sympathie pour leur kidnappeur, mais cette fois le syndrome touche une population entière. Comme si après 20 ans de séquestration avec un parti unique et un maire omnipotent, les citoyens n’envisageaient même plus leur libération. Et on dirait bien que les Montréalais se disent la même chose.Bof, tant qu’à se faire baiser, autant que ça soit par quelqu’un qu’on connaît.

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