13 février 2014 - 00:00
Leçons suisses
Par: Pierre Bornais

Les Jeux olympiques ne devraient pas faire oublier que le monde continue de vivre et que, par conséquent, l’actualité continue à apporter certains enseignements à ceux qui restent ouverts sur l’évolution de la démocratie.

Il y a quelques jours à peine la Suisse, pays par excellence de la démocratie directe, a vécu un « référendum d’initiative populaire » dont les résultats n’ont pas fini de surprendre. Les modalités de déroulement d’un scrutin du genre sont précisées dans le moindre détail et, bien qu’intéressantes, elles ne sont pas au coeur du présent propos. L’objet de ce référendum par contre n’est pas sans intérêt. Dans un pays de libéralisme ouvert, les Suisses devaient se prononcer sur l’immigration et ce qu’ils considèrent comme étant la capacité d’accueil du pays. Par une faible majorité (on parle de 50,3 pour cent), ceux-ci ont décidé de donner un coup de barre qui va à l’encontre de la position européenne. Estimant qu’une limite a été atteinte, ils veulent que l’État prenne des mesures pour contrôler la libre circulation des personnes; même si de nombreuses ententes avec l’Union européenne vont dans le sens contraire. Et de nouvelles limites devront être prises face à l’immigration (nouveaux citoyens ou travailleurs). D’entrée de jeu, il faut savoir que le résultat d’une telle démarche est contraignant; et les politiques n’ont d’autre choix que de suivre la volonté du peuple. Ensuite, dans une démarche démocratique aussi importante, la majorité « simple » a force de loi (soit 50 pour cent plus un). Enfin, une analyse préliminaire des résultats démontre que cette faible majorité a été obtenue grâce au vote favorable (plus de 60 pour cent) des milieux ruraux. Là où le nombre de candidats ou de travailleurs est globalement marginal. À mettre dans notre besace pour référence future.

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