28 juillet 2011 - 00:00
Pipeline d'Ultramar
Les autochtones dressent les tipis
Par: Jean-Luc Lorry
Martin Scott, agriculteur à Sainte-Rosalie, en compagnie de Guy Frigon, Grand Chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada.

Martin Scott, agriculteur à Sainte-Rosalie, en compagnie de Guy Frigon, Grand Chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada.

Martin Scott, agriculteur à Sainte-Rosalie, en compagnie de Guy Frigon, Grand Chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada.

Martin Scott, agriculteur à Sainte-Rosalie, en compagnie de Guy Frigon, Grand Chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada.

Ces derniers jours, des autochtones ont installé un campement sur la propriété de Martin Scott, l'un des cinq agriculteurs qui s'opposent farouchement au passage du pipeline d'Ultramar sur ses terres.

Récemment, ce petit groupe de résistants a revendiqué des origines autochtones afin que les Premières Nations viennent lui prêter main-forte dans la partie de bras de fer qui l’oppose au géant pétrolier.

Lors du passage du COURRIER vendredi, le campement prenait forme tranquillement à l’avant de la propriété de M. Scott à Sainte-Rosalie, où un premier tipi avait été dressé. Pour des raisons principalement environnementales, Martin Scott refuse que le pipeline traverse sa terre et semble peu intéressé à l’option d’un règlement financier. « Même si Ultramar m’offre un million de dollars, c’est non négociable », affirme en entrevue au COURRIER, ce propriétaire déterminé. L’issu de ce conflit qui dure depuis plus de six ans avec la pétrolière serait qu’Ultramar revoit son tracé et décide de contourner son terrain.Martin Scott estime que les coûts de contournement représenteraient une somme dérisoire pour la pétrolière comparativement aux bénéfices générés grâce à la construction de l’oléoduc. Selon une source proche du dossier, les retombées économiques pour Ultramar se chiffreraient à 100 millions de dollars par année.La présence des autochtones sur les terres de la ferme Denis Scott & fils représente une épine dans le pied de la pétrolière dont le vaste chantier de construction se retrouve bloqué à environ cinquante mètres d’un silo à grain de l’exploitation agricole. Pour se faire entendre, les contestataires évoquent des exemples de bris majeurs de pipeline et les risques réels de pollution. D’une longueur de 240 kilomètres, ce pipeline qui devrait être opérationnel en décembre 2012 reliera la raffinerie d’Ultramar de Lévis à son centre de distribution de produits pétroliers de Montréal-Est. La semaine dernière, Martin Scott indiquait que de la machinerie était sur le point d’être installée sur sa terre agricole. « Depuis que les Indiens sont en ville, les agents de sécurité en poste et les engins de construction ont quitté les terres de M. Scott. Ultramar a tenu sa promesse », se réjouit le Grand Chef des peuples autochtones du Canada, Guillaume Carle, qui agit à titre de médiateur dans le dossier. Ce dernier est également allé à la rencontre des responsables de l’UPA pour les sensibiliser au dossier. « L’UPA semble préoccupée par cette situation. »Guillaume Carle considère que l’intervention pacifique des autochtones pourrait compromettre ce projet qui représente un investissement de 370 M$. Interrogé sur les derniers développements, Ultramar s’est abstenu de répondre à nos questions.

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