21 juin 2018 - 00:00
Les personnes réfugiées et le MTC
Par: Le Courrier

Récemment, il a été fait état d’un nombre plus élevé qu’à l’accoutumée de personnes réfugiées traversant irrégulièrement la frontière entre le Canada et États-Unis. D’aucuns, y voyant un « véritable envahissement », exigent des politiques restrictives tant face aux personnes réfugiées qu’immigrantes. Le Mouvement des travailleuses et travailleurs chrétien.ne.s (MTC) s’inscrit en faux face à de telles politiques.


Rappelons que les personnes réfugiées ne quittent aucunement leur pays par choix. Elles y sont contraintes par nécessité. Elles s’exilent en raison de guerres, de famines, de danger quant à leur vie ou à la suite de leurs prises de position politiques, leur appartenance culturelle ou leur identité de genre ainsi que l’orientation affective (sexuelle). Elles échappent ainsi à des traitements inhumains et même, dans maints cas, à une mort certaine. Se réfugier dans un autre pays est considéré comme un droit humain fondamental reconnu par l’ONU. Par ailleurs, comme le soulignait Louise Arbour, lorsque des personnes affublées du vocable malheureux de « personnes réfugiées économiques » quittent leur pays pour assurer un avenir à leurs enfants, est-ce vraiment un choix?

Ce qui se produit depuis quelques années relève davantage d’une entente entre le Canada et les États-Unis datant de 2002. Selon cette entente sur les tiers pays sûrs : « les demandeurs d’asile sont tenus de présenter leur demande dans le premier pays sûr où ils arrivent ». Tout au plus peut-on adresser cette problématique comme des « personnes réfugiées à situation irrégulière ».

Certaines voix s’élèvent pour dénoncer « l’aide sociale » reçue en attendant une réponse du Canada. En vertu de la Convention et protocole relatifs au statut des personnes réfugiées (Convention dite de Genève), le pays doit apporter un soutien financier minimum. C’est pourquoi les personnes obtiennent de « l’aide sociale » par le gouvernement du Québec. Le gouvernement fédéral rembourse Québec pour ces frais. Précisons que le montant consenti n’équivaut qu’à 50 % des besoins de base!

Le MTC de Saint-Hyacinthe prend résolument le parti des personnes réfugiées et immigrantes. Ne serait-ce pas le temps que les personnes migrantes (réfugiées et immigrantes) puissent traverser librement et sans restriction les frontières au moment où les capitaux le font en une fraction de seconde? N’est-ce pas là une voie vers un monde plus juste, plus fraternel et solidaire?

Jean-Pierre Roch
Président du Mouvement des travailleuses et travailleurs chrétien.ne.s de Saint-Hyacinthe

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