8 décembre 2011 - 00:00
Les victimes interpellent la Ville
Par: Le Courrier
La présence de l'usine Olymel/Flamingo dans le secteur Sainte-Rosalie pourrait-elle être l'une des causes des malheurs des résidents situés à proximité?

La présence de l'usine Olymel/Flamingo dans le secteur Sainte-Rosalie pourrait-elle être l'une des causes des malheurs des résidents situés à proximité?


Plusieurs d’entre eux se sont présentés devant le conseil municipal lundi pour interpeller les élus dans le dossier et mettre la Ville en demeure d’apporter les correctifs nécessaires dans les meilleurs délais.

Le premier refoulement a eu lieu le 28 août, pendant que la tempête tropicale Irène balayait la région. Mais il s’en est produit un deuxième le 25 novembre, alors qu’il n’y avait aucune précipitation sur Saint-Hyacinthe. Les propriétés touchées se trouvent entre autres dans les rues Jolibois, Brabant, Pierre-Dupont et Fortunat-Beaudoin, au nord de la rue Laurier Est.« Ces refoulements d’eau ont été causés par la déficience, la non-conformité et le manque d’entretien du système d’égout situé aux abords de nos résidences », a déclaré Luc Coulombe en faisant lecture de la mise en demeure adressée à la Ville. Il a précisé que le document portait 61 signatures de résidents, dont celles de tous les propriétaires concernés qui ont pu le signer, soit 39 sur 41.De toute évidence, les requérants se sont bien renseignés avant de croiser le fer avec l’administration municipale. Ils y vont de cinq observations qui dénotent une bonne connaissance du sujet traité. « Le diamètre intérieur du conduit d’égout situé sur la rue Jolibois est seulement de 15 pouces, ce qui est nettement insuffisant pour répondre aux besoins selon les experts consultés », a d’abord affirmé M. Coulombe. Il a ensuite révélé que les eaux usées et les eaux de ruissellement étaient évacuées par le même tuyau (égout unitaire ou combiné), « ce qui représente une installation non-conforme relativement aux règlements et normes environnementales applicables », a-t-il précisé.Il a aussi affirmé que le système d’égout du secteur avait été conçu initialement pour recevoir les eaux usées d’un centre commercial à faible débit, mais que « l’endroit est actuellement occupé par une usine de transformation alimentaire à très haut débit. » M. Coulombe faisait allusion à la présence d’une usine Olymel/Flamingo dans un ancien bâtiment commercial de la rue Laurier Est. « Nous avons constaté, à plusieurs reprises, le débordement et la formation d’écume au-dessus des bouches d’égout de la rue Brabant, principalement lorsque l’usine évacue ses eaux de lavage. Ces débordements démontrent indiscutablement la déficience du système d’égout. »Il a aussi rappelé qu’avant que l’ancienne ville de Sainte-Rosalie soit fusionnée à Saint-Hyacinthe – l’actuel district Laurier appartenait à Sainte-Rosalie -, un système de pompage installé au coin des rues Brabant et Jolibois assurait l’évacuation des eaux usées excédentaires, mais qu’à la suite d’une décision injustifiée, ce système de pompage avait été démantelé. M. Coulombe s’est également plaint de l’attitude d’employés municipaux qui rejettent tous les torts sur les résidents, les accusant par exemple de boucher les égouts en y jetant leur gras de bacon. À ce propos, il a lu le passage d’une lettre de la conseillère juridique de la Ville, Me Isabelle Leroux, dans laquelle elle affirme que l’infiltration d’eau du 28 août dans des résidences de son secteur est attribuable à la mauvaise conception des équipements sanitaires protégeant les maisons ou à leur mauvais entretien. « Croyez-vous que 97 % des résidents concernés sont responsables de leurs malheurs? », a lancé M. Coulombe.« Je ne le pense pas, mais où est la vérité dans tout ça (…)? J’ai appris des choses ce soir que je ne savais pas », lui a répondu le maire, Claude Bernier.Prenant la parole à son tour, le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, a admis qu’il trouvait la situation préoccupante. « Ce qui me préoccupe davantage, ce sont les événements du 25 novembre, parce qu’il n’y avait pas de précipitation ce jour-là », a-t-il dit. Sans doute connaît-il bien le secteur concerné puisqu’il a déjà occupé les fonctions de directeur général à Sainte-Rosalie.Le représentant du district Laurier au conseil, Sylvain Savoie, a quant à lui donné l’assurance aux victimes des refoulements qu’il allait suivre le dossier de près. Il leur a rappelé qu’ils ne disposaient que de 15 jours après les événements pour présenter une réclamation à la Ville. « Nous avons reçu sept réclamations jusqu’ici. Si vous avez des réclamations à faire, dépêchez-vous!» leur a-t-il conseillé.

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