17 janvier 2013 - 00:00
L’hôpital Saint-Charles (2)
Par: Le Courrier
L’hospice Saint-Charles, à l’intérieur duquel fut aménagé l’hôpital Saint-Charles de 1902 à 1930. L’édifice fut démoli en 1977. Carte postale, Valentine & Sons, England, 1915. (Collection privée)

L’hospice Saint-Charles, à l’intérieur duquel fut aménagé l’hôpital Saint-Charles de 1902 à 1930. L’édifice fut démoli en 1977. Carte postale, Valentine & Sons, England, 1915. (Collection privée)

L’hospice Saint-Charles, à l’intérieur duquel fut aménagé l’hôpital Saint-Charles de 1902 à 1930. L’édifice fut démoli en 1977. Carte postale, Valentine & Sons, England, 1915. (Collection privée)

L’hospice Saint-Charles, à l’intérieur duquel fut aménagé l’hôpital Saint-Charles de 1902 à 1930. L’édifice fut démoli en 1977. Carte postale, Valentine & Sons, England, 1915. (Collection privée)

Évolution

L’hôpital Saint-Charles fut inauguré le 1er juin 1902. Soeur Hermine Bousquet en fut la première supérieure; un personnel de six religieuses en assurait le service. Les débuts furent bien humbles, tout manquait, tout était à faire, et Dieu sait combien les ressources étaient minces! De juin 1902 au début de 1903, 60 malades furent admis à l’hôpital. L’année suivante, ce nombre fut porté à 149 et en 1904, les rapports accusaient 154 malades internes et 226 malades externes.

Extrait du Courrier du 12 juillet 1902. « La nouvelle destination donnée à la maison Saint-Antoine en la transformant en grande partie en salle d’opération, sous le titre d’hôpital Saint-Charles, semble devoir être couronnée du plus grand succès. Ouverte depuis à peine quelques semaines, déjà 24 malades y ont subi des traitements dans les différents services. Au cours d’une semaine, six opérations chirurgicales ont eu lieu. Voici les diagnostics de ces malades; cancer du sein, endométrite chronique, rétention placentaire, kyste sébacé, lipome du bras. Les docteurs E. Turcotte et L.A. Beaudry étaient les chirurgiens. L’hôpital est ouvert à tous les médecins indistinctement. »

Évolution

Au cours des années qui suivirent, d’appréciables améliorations vinrent s’ajouter à l’installation primitive. En 1909, par exemple, on élevait un joli kiosque attenant à l’hôpital. Durant la belle saison, les convalescents pouvaient y être conduits en chaise roulante et bénéficier du soleil, de l’air pur et d’un bel horizon formé par le jardin en fleurs et le parc. L’année suivante, grâce à la générosité de quelques médecins amis, la maison pouvait faire l’acquisition d’un appareil de stérilisation d’une valeur de 970 $. L’asepsie des instruments et de tous les accessoires d’opération était désormais assurée et facilitée. En 1911, quelques dames de la ville se groupèrent dans un même mouvement de charité et inaugurèrent l’oeuvre dite de la « lingerie » en faveur de l’hôpital. Chaque année, cette organisation devait fournir pour des centaines de piastres d’articles indispensables et d’usage quotidien. En 1914, l’hôpital Saint-Charles s’honorait d’un service d’Oto-rhino-laryngologie, dirigé et conduit par le Dr P.E. Bousquet, chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Deux fois la semaine, ce médecin ouvrait sa clinique aux malades. Ce service fut un des plus actifs de l’hôpital. En dépit de son installation encore insuffisante et bien modeste, l’institution dut songer à suivre les progrès de la science médicale. C’est pourquoi un premier appareil de radiographie venait occuper une de ses pièces en 1921. Une machine électrique à haute fréquence s’y ajoutait en 1922 et l’année suivante une table perfectionnée pour Rayons X. En 1924, l’hôpital Saint-Charles avait, petit à petit, envahi presque toute l’ancienne retraite Saint-Antoine. Messieurs les membres du clergé qui s’y trouvaient encore, prirent des chambres à l’Hôtel-Dieu nouvellement rebâti et qui avait ménagé aux prêtres âgés ou malades une retraite paisible dans une de ses ailes. L’année suivante, la pharmacie fut transportée dans les pièces laissées libres, réservant cependant quelques chambres pour un département de maternité. On trouvait aussi moyen, dans le même temps, d’installer à proximité de la salle d’opération, un laboratoire de bactériologie. Bref, après vingt-cinq années d’obscurité, d’hésitation et de multiples difficultés, la maison semblait devoir entrer dans une phase nouvelle et pleine de promesses. Aussi, le 19 mars 1925, inauguration d’un cours de gardes-malades laïques. Le programme de ce cours comprenait trois années d’études avec examen sur chacune des matières. Les premières graduées reçurent leur diplôme, récompense de leur travail, le 27 juin 1929. Entre temps, l’école avait été reconnue et approuvée par l’Association des Gardes-Malades enregistrées de la Province de Québec en avril 1928. Au cours des années, les docteurs Émile et Paul Ostiguy quittèrent Saint-Hyacinthe pour Montréal, cependant que l’âge et les infirmités retenaient le docteur Eugène St-Jacques en dehors du champ professionnel. Quant au docteur Gaspard Turcot, la mort le ravissait à sa famille et à l’hôpital Saint-Charles en 1918. Il avait été pour l’institution l’ami fidèle, dévoué, le médecin charitable et désintéressé, toujours prêt à répondre à l’appel de la souffrance et du besoin. À dates variées, les docteurs J. Avila Viger, G. Lapierre, Henri Pagé, E. Birtz et C.H. Colette vinrent remplir les vides que la mort ou les départs avaient creusés dans les rangs des médecins du Bureau médical. En 1925, la direction de l’Hôtel-Dieu, à qui incombent le développement et le succès de l’hôpital Saint-Charles, adresse une lettre au président du Bureau médical, et par lui, aux médecins de l’hôpital, leur faisant part des constatations de la situation actuelle et des aménagements à prévoir.

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