24 octobre 2013 - 00:00
Pas de surprise…
Par: Pierre Bornais

Alors que le débat est de plus en plus intense autour de la Charte des valeurs à venir, voilà qu’Ottawa ouvre, volontairement ou non, un deuxième front.

Monsieur Harper se défend bien de vouloir relancer le débat sur l’éventuelle souveraineté du Québec, mais voilà que son gouvernement apporte son grain de sel dans la cause contestant la Loi 99, portant sur la définition d’une majorité acceptable pour y accéder. Certains estiment qu’il s’agit d’un événement marginal et que Ottawa est tout à fait dans son droit « de défendre les intérêts » du Canada. D’autres y voient une « attaque sournoise et hypocrite » contre le Québec et l’Assemblée nationale. Le fait que la cause remonte à plus d’une décennie et que la manifestation d’intention du fédéral a été présentée en catimini contribue grandement à une cristallisation des positions. Une chose est sûre, le geste – et son contexte – ne peuvent être réduits à une banale intervention dans le cadre du déroulement d’une cause devant les tribunaux. Le sujet reste trop sensible pour espérer qu’il ne ferait pas la manchette et rapidement. Et il suffit de bien peu de choses pour le ramener dans l’actualité, sur des bases qui, de toute évidence, ne serviront aucune des parties. Si un jour, et je le répète, si un jour la population du Québec opte majoritairement, selon les lois votées par l’Assemblée nationale, pour accéder à sa pleine souveraineté, celle-ci aura le dernier mot. Devant une volonté populaire manifestée de la sorte, Ottawa n’aura pas d’autre choix que de l’accepter et de négocier. C’est un fait qui fait partie de la réalité québécoise depuis plusieurs années maintenant et qui est conforté par ce qui se passe ailleurs dans des démocraties véritables, comme au Royaume-Uni par exemple.

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