15 décembre 2011 - 00:00
Son avocat compte demander la remise en liberté
Paul Laplante accusé du meurtre de sa femme
Par: Le Courrier

C’est sous les yeux rougis de ses deux enfants que Paul Laplante a été accusé du meurtre prémédité de sa conjointe Diane Grégoire, mercredi matin, au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.

La salle d’audience, pleine à craquer, comptait aussi des proches et des cousines de la disparue.

Dans un silence lourd, Paul Laplante est apparu, calme, dans le box des accusés. Il a salué la juge Marie-Chantal Doucet en esquissant un sourire, puis a fixé le sol, impassible. Pas une seule fois il a regardé dans la salle, alors que dans la toute première rangée, ses enfants n’ont manqué aucun de ses gestes. Sa fille Élizabeth pleurait en silence lorsque l’homme de 54 ans a été formellement accusé du meurtre au premier degré. Paul Laplante, représenté par Me Robert Lahaye, n’a pas enregistré de plaidoyer. Il sera de retour devant la Cour supérieure le 21 décembre. Entre temps, il demeure incarcéré. La juge lui interdit également de communiquer avec trois personnes, dont ses deux enfants, à la demande de la Couronne. Me Lahaye a toutefois fait savoir qu’il envisageait demander la remise en liberté de son client pour la suite des procédures judiciaires. Cette requête pourrait être présentée peu de temps après la période des fêtes, lorsque Me Lahaye aura pris connaissance de l’ensemble des éléments déposés au dossier.

Arrêté à Saint-Hyacinthe

Celui vers qui pointait tous les soupçons a été appréhendé, mardi, devant un commerce situé dans le secteur Sainte-Rosalie, à Saint-Hyacinthe. Il n’aurait pas résisté à son arrestation.

Laplante a ensuite été conduit au quartier général de la Sûreté du Québec où il a été interrogé par les enquêteurs pendant plusieurs heures. Ce dénouement fait suite à la découverte, le 21 novembre, des ossements de Diane Grégoire à quelques kilomètres du Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, dans un boisé de Coteau-du-Lac, près de Vaudreuil. C’est à cet endroit que la victime aurait été assassinée, selon l’accusation déposée devant le tribunal. Le jour de la disparition, le 31 janvier 2008, Paul Laplante avait d’ailleurs déclaré aux policiers s’être rendu avec sa conjointe dans la région de Vaudreuil-Soulanges pour y visiter des terrains où il envisageait construire une nouvelle maison. Toujours selon sa version des faits, le couple se serait par la suite rendu aux Promenades Saint-Bruno. C’est vers 16 h 15 qu’il avait lui-même signalé la disparition de Mme Grégoire, alors qu’elle ne s’était pas présentée à un rendez-vous qu’ils avaient fixé à 16 h. Paul Laplante habitait à Laval avec une nouvelle conjointe au moment de son arrestation. Dans le passé, il a notamment été chauffeur d’autobus scolaire à Saint-Hyacinthe et maire de la municipalité de Saint-Liboire. Il n’a pas d’antécédents judiciaires. Il est toutefois accusé d’avoir harcelé un membre de la famille Grégoire au point de le faire craindre pour sa sécurité. Le procès dans ce dossier était prévu en février. Paul Laplante avait aussi connu des démêlés avec la justice lors d’une chicane de famille qui s’était terminée devant les tribunaux. En mars 2002, il avait été acquitté des accusations de fraude, de vol et de recel qui pesaient contre lui, mais il avait été reconnu coupable de possession d’arme. Il avait toutefois reçu une absolution inconditionnelle de la Cour dans cette affaire.

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