25 octobre 2012 - 00:00
Perturbations syndicales à l’Hôtel des Seigneurs
Par: Martin Bourassa
Grève-surprise de 24 heures des 180 employés de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, samedi matin.

Grève-surprise de 24 heures des 180 employés de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, samedi matin.

Grève-surprise de 24 heures des 180 employés de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, samedi matin.

Grève-surprise de 24 heures des 180 employés de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, samedi matin.

Les négociations entourant le renouvellement du contrat de travail, échu depuis le 31 juillet, des quelque 180 employés syndiqués CSN de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe ne sont vraiment pas de tout repos.

Parlez-en aux 30 employés-cadres de l’établissement qui ont dû s’improviser femmes de chambre, réceptionnistes, concierges, cuisiniers et serveurs à la suite d’une grève-surprise de 24 heures le week-end dernier.

Le débrayage est survenu autour de 8 h 30, samedi matin, soit au lendemain d’une séance de négociations infructueuse entre les parties patronale et syndicale.« Nous nous étions quittés en bons termes la veille au soir à la table, les échanges étaient corrects, rien ne laissait présager pareil coup d’éclat. Même que l’ambiance était bonne, s’étonne Herman Champagne, directeur des relations de travail pour SilverBirch Hotels, propriétaire de l’Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe.Comme l’hôtel de 290 chambres affichait complet samedi, l’équipe de direction a dû réagir rapidement. « On a improvisé et tout le monde a mis la main à la pâte pour limiter les inconvénients auprès de la clientèle. Nos clients ont été compréhensifs et nous avons réussi à satisfaire tout le monde. On a relevé le défi », considère Denis Gilles, directeur général de l’Hôtel des Seigneurs.La grève aura finalement duré 24 heures puisque des pourparlers entre les deux parties ont convaincu les employés syndiqués de reprendre le travail.« Pour l’instant, c’est l’accalmie, tout va relativement bien. Il y a bien ici et là des moyens de pression, mais rien de majeur. On ne connaît pas les intentions du syndicat, mais nous comptons sur sa collaboration pour la suite des choses », dit M. Champagne.Les négociations devaient reprendre hier et se poursuivre aujourd’hui jeudi.« Le syndicat souhaiterait peut-être un règlement plus rapide, mais ce n’est pas si simple. Il faut trouver un terrain d’entente capable de satisfaire les employés, d’assurer notre survie et la possibilité d’un investissement majeur à Saint-Hyacinthe. Les demandes des employés sont très élevées. Le coût total des demandes syndicales nous forcerait à hausser nos dépenses de plus de 50 % sur quatre ans. »

Les revendications

La sécurité d’emploi demeure au centre du litige, a précisé la CSN dans un communiqué. « Au cours des trois dernières années, près de 70 postes laissés vacants n’ont jamais été pourvus, souligne Michel Valiquette, porte-parole du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce de la CSN. Le travail a été assumé par du personnel surnuméraire, par des agences de placement ou encore en forçant les salariés à effectuer des heures supplémentaires. »

De plus, l’employeur refuse d’encadrer, dans la convention collective, les programmes de service réduit d’entretien des chambres, selon le syndicat. Ces programmes lui permettraient d’augmenter ses bénéfices, tout en réduisant sérieusement le nombre d’heures travaillées par les préposées aux chambres.« L’obstination de la direction démontre clairement le bien-fondé de nos demandes communes relatives à la protection de nos emplois. Tous les autres hôteliers du Québec se sont entendus avec nous pour baliser ces programmes de façon à préserver les emplois des travailleuses et des travailleurs. Nous ne voyons pas pourquoi il en serait autrement pour les gens de Saint-Hyacinthe », de poursuivre M. Valiquette.Les syndiqués de l’Hôtel des Seigneurs désirent également améliorer certaines dispositions de leur convention collective en tenant compte des conditions de travail que l’on retrouve dans ce secteur d’activité.Ainsi, ils veulent que les pourboires soient reconnus à part entière dans le calcul des avantages sociaux tels que les jours fériés et les journées de maladie.Ils désirent bonifier leur régime d’assurance collective, notamment en y ajoutant une couverture pour les soins dentaires.Enfin, ils exigent un rattrapage salarial de 0,60 $ l’heure, en fonction des grilles salariales des autres hôtels de catégorie similaire syndiqués à la CSN.

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