9 mai 2019 - 14:40
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Pour la différence et contre les préjugés
Par: Le Courrier
Nous sommes en l’an de grâce 1972 et je suis un jeune garçon de 9 ans, tannant sur les bords, mais quand même bien élevé par mes parents ayant de très bonnes valeurs. Ma mère ainsi que mes professeurs trouvent que j’ai l’air moqueur avec mon beau sourire en coin et, pour être franc, j’aime bien taquiner mes amis et rire avec eux de leurs petits défauts. Mes amis me le rendent bien à leur tour et tout cela se fait dans les fous rires et l’amitié. Plusieurs de ces garnements sont d’ailleurs encore mes amis aujourd’hui.

Un beau jour, je suis avec mon ami Marc B. chez un de nos voisins dont les deux fils sont handicapés. Ils sont tous les deux en fauteuil roulant. Je les connais bien, car je leur rends visite fréquemment, mais cette journée-là, il y a mon ami Marc avec moi.

Je ne sais même pas encore aujourd’hui pourquoi mon ami s’est esclaffé, mais spontanément, je me suis mis à rire aussi, sans non plus savoir pourquoi. Une petite voisine qui était présente à cet instant a pensé que nous étions en train de nous moquer d’eux et a donc décidé d’en faire part à ma mère.

J’ai eu beau tenter d’expliquer à ma mère que je ne m’étais pas moqué de ces deux garçons handicapés, ma mère ne m’a pas cru, car elle connaissait bien mon petit côté moqueur. Le moins que je puisse dire, c’est que ça a chauffé ce soir-là, et ce n’était pas dans le poêle à bois!

Je fus donc obligé, malgré toutes mes supplications, d’aller m’excuser à ces deux braves garçons. Une belle leçon de vie que ma mère m’a donnée cette journée-là et qui a contribué à faire de moi l’homme que je suis aujourd’hui.

Si je raconte cette petite histoire, c’est dans le but, je l’espère, que quelqu’un lira ces quelques lignes et sera sensibilisé au fait qu’autour de nous, il y a plein de gens différents. Que ce soit physiquement ou mentalement, la race ou l’ethnie, l’orientation sexuelle, la croyance spirituelle ou n’importe quelle autre raison qui peut mener une personne à en juger une autre.

Les préjugés n’apportent rien de bon dans notre vie ni dans celle des autres et ils apportent souvent avec eux l’intimidation et le harcèlement, peine et misère. Je peux dire, par expérience et autoréflexion, que, quand on juge quelqu’un pour un de ses petits défauts de caractère qui nous tapent sur les nerfs, c’est que parfois nous avons nous-mêmes ce petit défaut.

Je termine sur cette réflexion de Rudy Caya, du groupe Vilain Pingouin, qui chantait : « Qui sommes-nous pour juger de la vie des gens, reste à savoir si on se juge aussi sévèrement. »

André Ménard, Saint-Hyacinthe

P.S. Si, par hasard, tu étais porté à me juger en lisant mon texte, sois indulgent envers moi et dis-toi que je ne souhaite que sensibiliser les gens pour essayer de faire de ce monde, un monde meilleur.

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