9 février 2017 - 00:00
Protégeons notre eau des gaz de schiste!
Par: Le Courrier

La semaine dernière chacune des 1 150 municipalités du Québec a reçu une correspondance : le 33e appel aux municipalités, envoyé par un comité de pilotage de maires et mairesses demandant une dérogation au Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP), édicté le 16 juillet 2014 et qui est entré en vigueur le 14 août 2014.

Ce règlement a été fort contesté et a fait l’objet d’une demande de dérogation de la part de plus de 331 municipalités provenant de 75 MRC et Agglomération et représentant 1 171 142 citoyens et citoyennes. Le 10 mai 2016, le ministre Heurtel a refusé d’accorder cette dérogation. Il invoquait qu’un règlement municipal, reprenant les normes et objets contenus dans la Requête commune réclamant cette dérogation, soit adopté par chacune des municipalités réclamantes et que soient présentés les motifs qui justifient ce règlement.

Depuis lors, plus de 70 municipalités ont adopté ce règlement et une centaine d’autres ont donné l’avis de motion.

Il faut savoir que le RPEP ne protège pas suffisamment l’eau des citoyens et aucunement l’eau pour les animaux!

À ce jour, dans notre MRC comprenant 17 municipalités, seulement cinq d’entre elles ont adopté un règlement plus sévère et sont en attente d’un droit de dérogation de la part du ministre. Il s’agit des municipalités de Saint-Dominique, Saint-Hugues, Saint-Jude, Saint-Pie et Saint-Marcel-de-Richelieu. Les autres municipalités, y compris la Ville de Saint-Hyacinthe, n’ont pas encore adopté de règlement.

L’organisme de Bassin Versant de la Yamaska vient de faire parvenir aux 92 maires et mairesses de notre bassin versant une demande en ce sens.

Il est du devoir des citoyens et citoyennes de notre territoire de demander aux élus de nos municipalités de remplir le mandat que la loi leur confère en matière de protection de l’eau sur leur territoire (RLRQ, c. C-6.2). Avec l’adoption de la loi 106 juste avant Noël sous le bâillon, notre ressource en eau est de plus en plus vulnérable et est même devenue une ressource utilisable par d’éventuelles compagnies gazières pour leurs opérations de fracturation hydraulique. La dérogation au RPEP est devenue la seule protection légale possible de nos sources d’eau potable. La menace du viol de notre territoire nous revient avec plus de force que jamais par cette nouvelle loi que le gouvernement nous a enfoncée dans la gorge, certain que nous ne réagirions pas. Il n’est plus question de prétendre que nos schémas d’aménagement ainsi que notre vocation agricole nous protègent de l’invasion éventuelle des gaz de schiste dans notre région. 

Alors, citoyens et citoyennes, rendez-vous aux séances de vos conseils municipaux et informez-vous afin de savoir si vos élus ont décidé de procéder ou non afin de mieux encadrer la protection de la ressource la plus essentielle à la vie : l’EAU. 

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