15 août 2013 - 00:00
Comme autant de haches
Quand la féminité se colle à la violence
Par: Le Courrier
<em>Comme autant de haches</em>, Marjolaine Deschênes, Éditions du Noroît, 2013, 86 p.

<em>Comme autant de haches</em>, Marjolaine Deschênes, Éditions du Noroît, 2013, 86 p.

<em>Comme autant de haches</em>, Marjolaine Deschênes, Éditions du Noroît, 2013, 86 p.

<em>Comme autant de haches</em>, Marjolaine Deschênes, Éditions du Noroît, 2013, 86 p.

En 2010, Marjolaine Deschênes a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) pour la rédaction de son 4 e livre de poésie. Ce printemps, l'auteure maskoutaine propose Comme autant de haches, un « presque récit » dans lequel la féminité devient aussi tranchante que la lame d'une hache.

La poésie n’est pas toujours d’un lyrisme doux et romantique. Tout comme la femme, à en lire l’oeuvre de Marjolaine Deschênes, chargée de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières, au département de philosophie et des arts.

Inspiré des motifs de la hache et de la flèche, tel que lu dans un poème d’Octavio Paz et cité en introduction du livre, Comme autant de haches s’articule autour de la figure de la mère, évoquant par moment un lien violent et mythique.« Ses traces et pas / étampés sur la mémoire / elle tâte et fait l’enfant / rattrape les images enfouies / nous les recolle à la tempe / comme autant de haches / plantées droites dans les murs », écrit l’auteure. Loin d’être un recueil de poésie, le livre s’apparente plutôt au récit, tel que le décrit Mme Deschênes. Sans être chronologique, l’oeuvre, écrite en prose, dégage une temporalité éclatée présentée en cinq parties. Onirique dans son ensemble, Comme autant de haches relève un combat incessant de la femme. Entre deux destinations, deux maux, séculaire et personnel, le destin individuel du personnage rejoint parfois le destin collectif. Difficile par moment de ne pas faire allusion à l’héritage religieux et ses figures stéréotypées de la femme : la Vierge, la Marie et la Madeleine. Bien que déstabilisante, la violence n’est pas nécessairement dépourvue de sensibilité. Au contraire, l’oeuvre de Marjolaine Deschênes transpire la vulnérabilité, la détresse et la volonté. Une manière pour l’auteure d’explorer le féminin à travers ses contradictions. Un thème qu’elle poursuivra d’ailleurs avec l’écriture de son 5 e livre de poésie, provisoirement intitulé Cabanes et femmes, et pour lequel elle a reçu l’été dernier une seconde bourse du CALQ.

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