11 février 2016 - 00:00
Qui blâme qui?
Par: Martin Bourassa

Si la tendance se maintient, la conseillère Johanne Delage se lèvera, lundi soir, au début de la séance du conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe pour blâmer publiquement Le Courrier de Saint-Hyacinthe.

Nous blâmer pourquoi? Essentiellement pour avoir écrit que la Ville de Saint-­Hyacinthe rejetait toute responsabilité et ­blâmait la Corporation aquatique ­maskoutaine (CAM) pour un incident survenu à la piscine, incident qui fait actuellement l’objet d’une poursuite en dommages de 600 000 $ devant les tribunaux.

Selon ce qui circule à l’hôtel de ville, l’interprétation qu’a faite LE COURRIER de la ­défense produite par la Ville est erronée puisque jamais la Ville n’a blâmé la CAM pour avoir manqué à ses obligations de gérer les activités du Centre aquatique de manière prudente, diligente et sécuritaire et de veiller à la sécurité des usagers. Dans sa défense, la Ville refuse en effet d’admettre que la CAM a manqué à ses obligations, mais elle suggère du même souffle que si jamais le tribunal devait établir le contraire « la CAM doit ­assumer seule l’entière responsabilité de tous les dommages découlant de l’inexécution de ses obligations, s’il y a lieu ». Bref, la Ville s’en lave les mains et impute une partie de responsabilité potentielle à la CAM. Une partie seulement, car dans sa défense, la Ville ajoute que si jamais le tribunal devait conclure à un aménagement inapproprié et non sécuritaire du bassin ou à une rampe métallique non conforme à la ­réglementation applicable, il appert que seuls les ­architectes devraient être tenus ­responsables des dommages.

En passant, la Ville nie d’ailleurs que la ­fameuse rampe métallique ne soit pas conforme, et ce, même si les expertises ­pratiquées par la Régie du bâtiment et le ­spécialiste mandaté par l’assureur de la CAM tendent à démontrer le contraire à l’égard du code du bâtiment. En prime, la Ville suggère que la jeune victime a aussi été responsable de son propre malheur par sa distraction et son inattention. Bref, la Ville invite le tribunal à chercher des responsables ailleurs et l’aiguille vers plusieurs directions, dont la CAM.

À notre avis, la question cruciale qui devrait préoccuper Mme Delage devrait être la ­suivante : qui faut-il blâmer pour la lenteur de la Ville à corriger les défectuosités ­identifiées par la Régie du bâtiment il y a plus d’un an? Qui?

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