1 novembre 2012 - 00:00
Rien ne va plus à l’Hôtel des Seigneurs
Par: Martin Bourassa

Depuis samedi midi et jusqu'à nouvel ordre, l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe est sous le coup d'une grève générale.

Après la tenue d’une grève de 24 heures et des ralentissements de travail sporadiques, les quelque 180 employés syndiqués CSN ont mis leur menace à exécution au cours du week-end et quitté pour une durée indéterminée.

Et s’il faut en croire la direction, cette grève pourrait être longue et peut-être même s’étirer sur quelques semaines, voire même se calculer en mois, tant les parties ont des positions éloignées à propos du renouvellement du contrat de travail.« Il y a eu un certain rapprochement la semaine dernière, mais rien de significatif, confirme Herman Champagne, directeur des relations de travail pour SilverBirch Hotels, propriétaire de l’Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe. Nous sommes encore très éloignés l’un de l’autre. Pas tant au niveau de la plateforme commune aux autres hôtels, mais surtout au niveau des demandes locales. »Ce dernier estime maintenant à 36 % sur quatre ans l’impact des demandes syndicales sur les dépenses de l’établissement hôtelier maskoutain. La semaine dernière, avant les deux dernières séances de négociations, cet impact dépassait les 50 %.« On se rapproche de la Terre, mais on est encore plus près de la lune, illustre M. Champagne. La difficulté réside dans le jeu des comparaisons quand vient le temps de se comparer à la compétition. On se compare au marché maskoutain, aux autres centres de congrès ou à des établissements de Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke? Nous n’avons pas encore les mêmes points de référence et ça accroche. »Évidemment, la décision des employés a eu un impact majeur sur les affaires.« La grève illimitée nous force à revoir tout notre calendrier. Nous avons eu des annulations et perdu des clients majeurs déjà. Novembre et décembre sont deux mois majeurs, autant pour nous que pour notre personnel. La pression économique nous force donc à diminuer nos opérations. Mais il est hors de question de mettre l’avenir de l’hôtel en péril pour satisfaire les exigences de nos employés, au moment où l’on essaie justement de rentrer une bannière à Saint-Hyacinthe », annonce M. Champagne en faisant miroiter la possibilité que l’Hôtel des Seigneurs change d’enseigne.« Il y a beaucoup de choses à faire avant d’y arriver, mais c’est l’objectif. »À court terme, il n’y avait aucune rencontre de conciliation à l’agenda. « Le canal de communications n’est pas rompu entre la direction et les instances syndicales, mais c’est le calme plat », confiait M. Champagne mardi midi.

Du côté syndical

Par voie de communiqué, le porte-parole du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce de la CSN, Michel Valiquette, s’est étonné de l’intransigeance de l’employeur à la table de négociation.

« Nous en sommes à 22 ententes de principe à travers le Québec. La presque totalité des hôtels qui ont entamé des négociations cet été a de nouvelles conventions collectives. Pourquoi l’entreprise SilverBirch refuse de s’entendre avec son syndicat à la table de négociation, alors qu’elle signe une entente de principe pour le Hilton Bonaventure sur la base du règlement de l’hôtellerie? Les conditions de travail de ses salariés sont-elles moins importantes à Saint-Hyacinthe qu’à Montréal? »Localement, les syndiqués de l’Hôtel des Seigneurs exigent entre autres un rattrapage salarial de 0,60 $ l’heure, la bonification de leur régime de retraite et de leur régime d’assurances collectives, dont une couverture pour les soins dentaires.

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