15 mars 2012 - 00:00
Une autre église à vendre
Sacré-Coeur-de-Jésus intéresse la Ville
Par: Le Courrier

Le Conseil de fabrique de la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin a pris sa décision : c'est l'église Sacré-Coeur-de-Jésus, du boulevard Laframboise, qui sera mise en vente et qui cessera d'exister comme lieu du culte dans un avenir rapproché.

Mais comme cette église intéresse la Ville de Saint-Hyacinthe, il se pourrait bien que ce soit la municipalité qui lui trouve sa future vocation. « J’ai rencontré le chanoine Giguère, on a commencé à regarder ça un peu. Oui, la Ville fera une offre à la Fabrique, mais une offre, ça reste une offre », a confié au COURRIER le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Bernier.

En novembre 2011, le chanoine Gaston Giguère, qui est président de la Fabrique Saint-Thomas-d’Aquin, avait confirmé que l’Évêché de Saint-Hyacinthe devait se départir de l’une des trois églises desservant la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin. Comme il était déjà acquis que l’église Saint-Thomas-d’Aquin, datant de 1897, serait conservée, la Fabrique devait faire un choix entre l’église Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement, de l’avenue Bourdages Nord, et l’église Sacré-Coeur-de-Jésus. Construites toutes deux entre 1946 et 1948, elles se trouvent à courte distance l’une de l’autre. La valeur de chacune au rôle foncier est de 1,4 million $, mais il peut exister un grand écart entre l’évaluation municipale et la valeur marchande d’un tel immeuble. Le comité qui avait été mis sur pied en août 2011 pour étudier le dossier et émettre une recommandation a finalement conclu que c’est Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement qui doit être maintenue comme église, principalement parce que son presbytère est très utilisé et que son état général est meilleur que celui de Sacré-Coeur-de-Jésus. « Le parvis de l’église Sacré-Coeur-de-Jésus est à refaire au complet, et quand on touche à ça, ça prend aussi la rampe d’accès pour les personnes handicapées, ce qui n’est pas donné. Il n’y a pas non plus de système anti-intrusion et anti-incendie, ce qui fait grimper le coût des assurances », explique le chanoine Giguère. Comme il habite au presbytère Sacré-Coeur-de-Jésus, il devra prévoir un déménagement.Il a souligné que ce sont toujours les deux mêmes raisons qui mènent à la mise en vente d’une église : la baisse de la participation de la communauté à la vie de la paroisse et la diminution du nombre de prêtres. « C’est une décision triste à prendre, il y aura un deuil à vivre, mais il faut avoir une vision collée à la réalité. La Fabrique a fait un déficit de 28 000 $ en 2011 et en prévoit un autre de 30 000 $ en 2012 », a souligné le chanoine Giguère. Comme le veut la règle lorsqu’une église est mise en vente, l’immeuble est d’abord offert à la municipalité. Si celle-ci ne se manifeste pas comme premier acheteur, le conseil de fabrique se tourne alors vers tous les acheteurs potentiels. Dans le cas de Sacré-Coeur-de-Jésus, c’est par une lettre datée du 13 février que le chanoine Giguère a officiellement informé la Ville de la décision qui a été prise. Mais la Ville était déjà au courant puisqu’en janvier, elle avait fait inspecter le bâtiment par les architectes du cabinet Boulianne, Charpentier. Le conseil municipal a approuvé le paiement d’honoraires de 2 603 $ pour cette visite à sa séance du 2 février. « Nous avons pris un peu d’avance, reconnaît le maire Bernier. Nous avons maintenant une bonne idée de l’état de l’édifice. »Il a signalé que la Ville devait aussi tenir compte du fait que le sous-sol du presbytère était utilisé par le Club de l’âge d’or Bourg-Joli, dont le bail de cinq ans se terminera le 31 décembre 2014.

Organismes sportifs

M. Bernier a expliqué que la Ville jonglait actuellement avec la possibilité de loger des organismes sportifs à l’église Sacré-Coeur-de-Jésus en prévision de la démolition prochaine du Centre culturel de la rue Turcot.

Comme on le sait, les organismes culturels qui l’occupent seront éventuellement relogés dans l’ancien couvent La Métairie. Mais il n’existait pas encore de solution pour certaines organisations sportives en mal d’un local, dont le Club de Judo de Saint-Hyacinthe, qui tient également ses activités au Centre culturel.Le Club d’haltérophilie La Machine Rouge, actuellement installé au Collège Antoine-Girouard, aimerait bien lui aussi trouver un toit permanent. En raison du bruit que créent les haltères en retombant au plancher, le Club a été avisé qu’il devrait abandonner avant Pâques la salle qu’il occupe au Collège. La Ville l’accueillera au Centre culturel à partir du mois d’avril, mais ce n’est évidemment qu’une solution temporaire. « Si on nous trouvait un espace convenable à l’église Sacré-Coeur-de-Jésus, ça pourrait aller. C’est un lieu central », a commenté le responsable du Club, Normand Ménard.Mais l’achat de l’église par la Ville de Saint-Hyacinthe ne serait d’aucun secours pour le Club sportif Gymnaska Voltigeurs, qui est l’un des utilisateurs du Pavillon des Pionniers, de la rue Beauparlant. Le Club doit souvent libérer ce bâtiment appartenant à la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe en raison des salons et expositions qui s’y tiennent. « L’espace est très grand, mais on se fait remplacer par des vaches quatre fois par année : en novembre, en janvier, en mars, puis en été. Et à chaque fois, on doit tout déménager », raconte la directrice du Club, Nancy Houle. Elle a visité l’église Sacré-Coeur-de-Jésus le 12 janvier sur l’invitation du Service des Loisirs et a vite constaté que la nef de l’église, dont la superficie n’excède pas 6 000 pieds carrés, était trop petite pour recevoir les gros équipements du Club, dont ses trampolines. « Il nous faut 15 000 pieds carrés, minimum. Au Pavillon des Pionniers, nous avons 22 000 pieds carrés », a-t-elle expliqué.

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