Il y a quatre ans, M. Saint-Onge avait obtenu son premier mandat sans connaître d’opposition; les deux autres candidats pressentis lui avaient, finalement, laissé le champ libre. Mais cette fois-ci, ses adversaires ne se sont pas défilés. Un ancien conseiller, Mario Saint-Pierre, et un nouveau venu à Saint-Pie, Jean-François Ouellet, lui font la lutte.
« J’ai adoré mon premier mandat, même si ça a été difficile par bouts. Quand tu travailles pour les citoyens, c’est valorisant », a commenté Pierre Saint-Onge, 61 ans, un retraité du secteur des communications qui a notamment oeuvré durant 25 ans chez Bell Canada.Deux dossiers dans lesquels il a fait marche arrière ont surtout retenu l’attention sur la scène municipale. Devant la pression populaire, son conseil a d’abord renoncé il y a deux ans à une hausse salariale de 50 %, se contentant d’une majoration de 10 % pour l’année 2012.Puis, il y a eu le dossier du nouvel hôtel de ville et de la bibliothèque, un projet global de 4,3 millions $ que la population a bloqué dès l’étape du registre sur le règlement d’emprunt. M. Saint-Onge considère que d’avoir voulu adopter ce règlement avant l’obtention de la subvention attendue – un peu plus de 3 millions $ – s’est avéré une erreur. Il affirme que ce n’était pas nécessaire et que de toute manière, jamais le conseil ne serait allé de l’avant sans cette contribution de Québec. Mais il assure que le projet n’est pas mort et qu’il pourra être relancé, l’occasion venue. « Le terrain est toujours là et il est décontaminé », signale-t-il. Il promet que les services à la famille et aux personnes âgées demeureront au centre de ses préoccupations s’il obtient un second mandat.Mario Saint-Pierre, un agriculteur qui fêtera ses 55 ans le jour des élections et qui était conseiller à Saint-Pie depuis 2001, a remis sa démission au maire Saint-Onge en septembre 2011. Il était déçu du fonctionnement du conseil et désapprouvait certains choix, comme l’achat de l’immeuble Stylebois, de la rue Saint-Isidore, pour le projet de l’hôtel de ville. « Il y avait d’autres acheteurs intéressés et ce projet-là n’était même pas inscrit dans le programme triennal d’immobilisations. Ça manquait de planification », affirme-t-il.Il dit s’être lancé dans la course à la mairie dans le but premier de ramener la confiance des citoyens envers les élus. « Je veux aussi qu’on s’assoie avec les gens du Centre local de développement pour voir ce qu’on peut faire pour garder nos entreprises et attirer à Saint-Pe d’autres industries que le meuble. » La création d’un « skate park » pour les jeunes ados et la mise en place d’un comité consultatif sur la protection de la rivière Noire font aussi partie de ses projets.Le troisième candidat, Jean-François Ouellet, est un avocat de 49 ans qui habite à Saint-Pe depuis seulement un an et demi, dans une maison ancestrale près de la rivière. Aussi détenteur d’un baccalauréat en sciences politiques, M. Ouellet a été conseiller municipal à Saint-Constant et pratique maintenant le droit à Saint-Hyacinthe. « Je me présente simplement par goût d’aider les autres, pas pour des raisons personnelles. Je suis presque indépendant de fortune », soutient-il.Ce qui le déçoit à Saint-Pie, dit-il, c’est le manque de leadership des élus, et il veut y remédier. Favorable au gel de la taxe foncière, il assure avoir plein de projets en tête pour rendre Saint-Pie plus attrayante. « Je veux le retour du Festival de la pêche, qui était l’un des plus vieux au Québec. Apparemment, ils ont eu des problèmes avec Loto-Québec, mais la Ville aurait dû intervenir. Je crois aussi qu’il nous faut une piste cyclable dans les rangs autour de la ville. Devant chez moi, il doit y avoir 200 bicyclettes par jour qui passent; il y en a du monde et c’est dangereux. Je pense aussi à une foire du meuble qu’on peut organiser avec les entreprises de ce secteur que nous avons ici. »
