6 mai 2021 - 07:00
Saint-Pie aussi veut de l’espace pour son développement industriel
Par: Rémi Léonard
Le secteur où la Ville de Saint-Pie souhaite autoriser des usages industriels. 

Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le secteur où la Ville de Saint-Pie souhaite autoriser des usages industriels. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Peu importe l’issue du dossier Exceldor, la Ville de Saint-Pie tient à développer à des fins industrielles son site de 20 hectares voisin du complexe Sanair. L’endroit est revenu dans les discussions entourant l’implantation de l’usine d’Exceldor à Saint-Hyacinthe au cours de la récente audience de la MRC des Maskoutains devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

En somme, la MRC s’est appliquée à démontrer qu’aucun autre terrain dans la région, incluant celui de Saint-Pie, ne convenait aux besoins de la coopérative. Invité par LE COURRIER à commenter le dossier, le maire de Saint-Pie, Mario St-Pierre, a maintenu sa prétention voulant que le terrain en question constitue une alternative tout à fait réaliste pour le projet. Conscient que la coopérative ne se montre pas des plus intéressée par l’emplacement, il cherche toutefois à préparer le terrain à d’autres entreprises. Après tout, il ne va tout de même pas « tordre un bras » à Exceldor, a-t-il imagé.

Le site en question, placé entre le centre de tri DDI et la piste de course Sanair, est déjà en zone blanche, ce qui exclut des démarches auprès de la CPTAQ. L’aire d’affectation « récréotouristique » doit toutefois être revue pour permettre des activités industrielles, une démarche amorcée récemment par la Ville de Saint-Pie et qui doit se traduire par une modification du schéma d’aménagement de la MRC.

De nombreuses embûches

Le maire St-Pierre a donc été surpris de lire dans nos pages le compte-rendu de la rencontre tenue le 20 avril devant la CPTAQ. Le directeur à l’aménagement de la MRC des Maskoutains, Pascal Simard, s’était en effet questionné sur la validité de cette démarche auprès du ministère des Affaires municipales en regard des obligations de densification.

Il a aussi cité plusieurs facteurs rendant le site inadapté pour les besoins d’Exceldor, comme sa forme irrégulière, l’accès restreint à la 235, l’incapacité de la Ville à desservir l’usine en eau potable et à traiter ses eaux usées ainsi que l’absence de transport en commun. Il s’agit par ailleurs d’un projet « embryonnaire » et il reste « beaucoup de questions à se poser » à son propos, a aussi affirmé M. Simard.

Tous les obstacles cités ne sont pourtant pas insurmontables, continue de faire valoir M. St-Pierre. Il réitère ainsi que la capacité d’approvisionnement en eau potable peut être augmentée à Saint-Pie, une étude à ce sujet ayant d’ailleurs été réalisée cet été. Pour le traitement des eaux usées, un partenariat avec le Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie serait envisageable, selon le maire. Enfin, les contraintes d’accès à la route 235 peuvent être facilement levées par des acquisitions de terrains, si le besoin se présente, a-t-il convenu.

Travailler en équipe

Déjà l’été dernier, le maire de Saint-Pie ne cachait pas son irritation devant l’argumentaire de la MRC, qui, pour défendre l’emplacement de la rue Pinard à Saint-Hyacinthe, « discréditait » toutes les autres options.

Son opinion n’a pas changé, d’autant plus que les commentaires ont été cette fois formulés par un employé de la MRC, et non un élu. Venant du « fonctionnaire qui est censé nous aider à porter notre demande [de changement d’affectation], c’est assez curieux », a-t-il commenté. D’autant plus que la première rencontre dans ce dossier n’a même pas encore eu lieu, a-t-il ajouté.

La demande de Saint-Pie doit en effet être analysée prochainement en comité avec la Ville, la MRC et Saint-Hyacinthe Technopole, dont le mandat s’étendra dès le 3 mai à toute la MRC des Maskoutains.

« J’espère qu’on va être proactifs et faire avancer le dossier », a-t-il commenté à l’adresse des intervenants. Puisque les parcs industriels maskoutains sont déjà presque entièrement occupés, comme à Saint-Pie d’ailleurs, il ne voit pas comment son projet peut nuire à qui que soit.

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