6 novembre 2014 - 00:00
Carte postale de Stéphanie St-Gelais et Alexandre Demers
Sur les traces du communisme en Europe de l’Est
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Stéphanie St-Gelais et Alexandre Demers ont grandement profité des bains publics hongrois lors de leur périple dans cinq pays d’Europe de l’Est à l’été 2013. Photo courtoisie

Stéphanie St-Gelais et Alexandre Demers ont grandement profité des bains publics hongrois lors de leur périple dans cinq pays d’Europe de l’Est à l’été 2013. Photo courtoisie

Stéphanie St-Gelais et Alexandre Demers ont grandement profité des bains publics hongrois lors de leur périple dans cinq pays d’Europe de l’Est à l’été 2013. Photo courtoisie

Stéphanie St-Gelais et Alexandre Demers ont grandement profité des bains publics hongrois lors de leur périple dans cinq pays d’Europe de l’Est à l’été 2013. Photo courtoisie

Stéphanie St-Gelais et Alexandre Demers font partie de ces voyageurs qui voient dans le tourisme l’opportunité de s’imprégner de l’histoire. C’est donc par un périple dans cinq pays qu’ils ont choisi de s’ouvrir à une Europe de l’Est autrefois durement stigmatisée par l’emprise communiste au temps de la Seconde Guerre mondiale. Surprise, l’arrière-goût est beaucoup moins amer qu’ils ne l’auraient cru.

Passionné de voyages, le couple maskoutain n’en était pas à sa première escapade sur le Vieux Continent lorsqu’il a entrepris son parcours à l’Est en juin 2013.

Alliant le désir de sortir de l’Europe « traditionnelle » de Stéphanie et l’intérêt pour la culture communiste d’Alexandre, un circuit « sac à dos » en Pologne, République Tchèque, Autriche, Hongrie et Croatie était le séjour tout indiqué.

À partir de la France, ils ont donc mis le cap sur leur première destination, Cracovie, la deuxième plus grande ville de Pologne.

« Je n’avais pas vraiment d’attente. Je croyais que ce serait similaire au reste de l’Europe, mais finalement, il y a eu tellement de différences, tellement de surprises! J’ai été très impressionnée par Cracovie », raconte la jeune femme de 27 ans.

Elle se souvient à quel point la ville ressemble à une cité médiévale « avec des noms de rue imprononçables », ce qui vient peut-être du fait que Cracovie a été épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, contrairement à sa consoeur Varsovie que l’on a dû reconstruire.

De son côté, Alexandre a plutôt constaté qu’au lieu de débarquer dans une ville qu’il croyait grise et morne, il y a découvert un peuple dynamique et ouvert aux touristes. Même observation du côté de Budapest, en Hongrie, où les citoyens se sont démarqués par leur mentalité très accueillante malgré les ravages de la guerre.

« C’est en Pologne et en Hongrie que j’ai eu le meilleur contact avec la population. Il y a moins de touristes, donc les locaux semblent plus attirés par nous », croit le voyageur de 28 ans.

Le couple a pu valider ses impressions durant tout le séjour grâce aux walking tours, des visites citadines où le guide est en fait un citoyen qui se prête gratuitement au jeu de la découverte urbaine.

À Budapest, en Hongrie, ils ont découvert que l’alimentation reposait principalement sur la culture de la terre – tout est à base de patates et d’oeufs -, tandis qu’à Split, en Croatie, c’est plutôt l’état d’esprit des habitants qu’ils retiennent.

Destination émergente, la Croatie ne déborde pas encore de touristes. « Mais lors de notre passage, les Croates savaient qu’avec leur entrée dans l’Union européenne [depuis juin 2013], les touristes commenceraient à affluer, explique le couple. La mentalité des habitants est assez particulière; ils se décrivent eux-mêmes comme de grands lâches qui voient d’un oeil mauvais l’arrivée massive des touristes, car ils voleront leurs places sur la plage. »

Les Maskoutains ont aussi fait un saut en République tchèque et en Autriche, deux destinations qui, malgré leurs charmes, ne se sont pas avérées des coups de coeur pour nos voyageurs.

Stéphanie a toutefois pris quelques instants à Vienne pour replonger dans ces souvenirs de fillette en visitant le musée consacré à la princesse Sissi.

Joyaux à visiter

Si la Pologne est remise des supplices infligés par la dictature nazie, les blessures de cette persécution envers les Juifs n’en demeurent pas moins vives aujourd’hui. C’est ce qu’ont constaté Stéphanie et Alexandre en visitant le tristement célèbre camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau.

« Nous avions de la difficulté à parler durant la visite, parce qu’on ressent toute l’horreur qui s’est déroulée là-bas. Personne ne prend de photos non plus. C’est très lourd comme ambiance, mais c’est un lieu incontournable. Il faut y aller », témoigne la Maskoutaine.

Son conjoint a pour sa part été choqué d’apprendre que la mort survenait aussi rapidement dans les camps. Pourtant, les nazis ne semblaient pas partager son opinion, eux qui n’ont pas tardé à prolonger le chemin de fer entre Auschwitz et Birkenau afin d’y déverser davantage de prisonniers.

Sur une note un peu plus légère, Alexandre et Stéphanie ont fait le saut du côté de la mine de sel de Wieliczka, composée de neuf étages souterrains dont trois sont accessibles aux visiteurs.

« C’est une véritable mine où tout est fait en sel. Les murs, les planchers, tout est sculpté à partir de gros blocs de sel à l’état brut. Au départ, ce n’est pas si impressionnant, mais plus tu descends, plus c’est grandiose », explique Stéphanie.

Le spectacle culmine avec l’arrivée à 100 mètres de profondeur où se trouve une immense chapelle souterraine. « Même les lustres sont faits en sel! », s’exclame son copain.

Après la Pologne, Stéphanie et Alexandre se sont dirigés vers Budapest en Hongrie, une ville transformée en véritable fourneau lors de leur passage. Cela explique peut-être pourquoi ils ont adoré leur expérience dans les bains publics, un incontournable de l’endroit.

« On y retrouve plusieurs bassins et spas turcs. Ce sont de véritables lieux de rencontre pour les gens et un gros coup de coeur pour nous, surtout avec la chaleur infernale », assure Stéphanie.

Le couple a également fait une belle découverte hongroise du côté des « ruin bar », des pubs installés dans des immeubles abandonnés dont la déco est tirée de vieux objets récupérés.

« Le bar est fait d’objets auxquels on a donné une 2e vie. Ce genre de place fait aussi qu’il y a beaucoup d’action à Pest », souligne Alexandre.

Aujourd’hui réunies, les villes de Buda et de Pest ont longtemps été séparées. On retrouve encore aujourd’hui une certaine distinction entre les deux quartiers, les mieux nantis résidant à Buda, tandis que la classe moyenne se trouve plutôt du côté de Pest.

Après cette portion plus urbaine du voyage, le couple était bien content de poser son sac à Split, une ville située en bordure de la mer Adriatique dont le coeur historique est protégé par l’UNESCO.

« Il y a tout plein d’îles autour de Split. Nous en avons visité quelques-unes par bateau. L’eau de la Méditerranée est tellement claire! Ce qui est agréable, c’est que Split procure une sensation proche de celle de Cuba, mais avec tout le côté historique en plus », affirme Stéphanie, qui, en tant que chef sauveteur à la Corporation aquatique maskoutaine, rêvait depuis le début d’un séjour au bord de la mer.

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