28 mai 2015 - 00:00
Tant qu’à faire…
Par: Martin Bourassa

C’est maintenant officiel, autre étude concernant la traverse de la voie ferrée sur le boulevard Casavant Ouest il y aura.

On écrit « autre étude », car il s’agira de la deuxième.

La première avait écarté l’une des trois options envisagées, celle du viaduc, pour ne retenir que celles du passage à niveau et du tunnel. Entre ces deux options, le coeur des Maskoutains et des élus a balancé un certain temps, avant de battre à l’unisson pour le tunnel, sondage à l’appui. Cette option sécuritaire avait surtout le grand désavantage d’être la plus coûteuse. On connaît la suite. Le conseil a fini par prendre panique devant la facture­anticipée et son effet sur notre dette. On s’est donc mis à la recherche de ­subventions qui ne sont jamais venues et ne viendront pas.

Devant l’impasse, et à la suggestion des sages gens d’affaires maskoutains, le maire Claude Corbeil a décidé qu’il fallait commander une nouvelle étude afin de ­reconsidérer l’idée d’aménager un viaduc. Aurait-on écarté cette option trop rapidement en 2012?

C’est ce que cette seconde étude devra dire. De façon plus précise, la Ville souhaite « actualiser l’option de passage supérieur afin de déterminer de façon définitive si cette option est viable ou non aux plans technique, économique et environnemental. »

Fait pour le moins surprenant, la Ville a fait appel pour cette seconde analyse à la firme responsable de la première! Dans les circonstances, il serait très surprenant qu’elle discrédite elle-même ses premières conclusions.

Il semble qu’on lui demande cette fois d’examiner la possibilité technique et ­financière de prolonger le viaduc au-dessus du Grand rang au lieu de l’arrêter juste avant, comme ce qui avait été projeté au départ. Nous ne sommes pas ingénieurs, mais l’idée de prolonger le viaduc au-delà de la voie ferrée du Grand rang semble ­tenir difficilement la route. On parlerait alors d’un très long viaduc et cette option obligerait la création de bretelles d’accès et de sorties. Pas certain que l’environnement résidentiel s’y prêterait et que cette option serait plus économique en fin de compte. Mais tant qu’à remettre toutes les options sur la table, nous aurions aimé que la Ville se donne la peine d’aller au bout de son raisonnement. Tant qu’à faire, ­pourquoi ne pas revenir au projet initial et envisager à nouveau l’option d’aménager un tunnel à deux voies plutôt qu’à quatre?

Selon la première étude, un tunnel à deux voies aurait nécessité un investissement de 8 M$, soit moins cher qu’un viaduc et à peine 2 M$ de plus qu’un passage à niveau.

Ce n’est qu’au moment de la sélection ­finale que l’option d’un tunnel à quatre voies a supplanté la proposition à deux voies. Ne serait-il pas pertinent de revenir à l’option de départ, dans la mesure où le boulevard Casavant se poursuit sur deux voies et non quatre dans le secteur ­Douville? À vue de nez, le projet de tunnel à deux voies semble plus pertinent et ­économique qu’un long viaduc avec ­bretelles d’accès.

Évidemment, l’option du tunnel ramène le CN dans le décor, un joueur que l’option d’un viaduc permettrait de contourner. Mais blâmer le CN a aussi ses avantages. Ça détourne l’attention et ça fait quelqu’un d’autre à blâmer que soi-même.

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