11 juillet 2013 - 00:00
Témoin d’une époque, Léo Bibeau (1912-1992) (4)
Par: Le Courrier
Baseball OTJ Christ-Roi.

Baseball OTJ Christ-Roi.

Baseball OTJ Christ-Roi.

Baseball OTJ Christ-Roi.

Dans le présent article, Monsieur Bibeau révèle sa passion pour les sports :

À 16 ans, je travaillais à la cordonnerie chez Monsieur Boulay et, en même temps, j’ai eu ma première équipe de baseball. Je jouais dans une ligue regroupant Saint-Hilaire, Otterburn Park, McMasterville, Beloeil, Saint-Bruno et Saint-Hyacinthe. À Saint-Hilaire, c’était le garçon de Léo Dandurand, propriétaire du club de hockey Canadien, qui était propriétaire de l’équipe de baseball. Moi, dans le temps, je dirigeais l’équipe de baseball de Saint-Hyacinthe.

Un peu plus tard, j’ai eu d’autres équipes de baseball, mais quand j’ai laissé le Patro, vers l’âge de 17 ou 18 ans, j’ai commencé à travailler à l’organisation des loisirs, des sports, du hockey. Je me suis associé à l’ancien policier Comtois, qui était gardien de buts, pour faire des équipes de hockey. J’ai eu Oscar Aubuchon quand il était jeune et qui a joué pour les Rangers de New York, Paul Leclerc qui était gardien de but pour Valleyfield.

Une patinoire à l’intérieur du Manège militaire

La patinoire avait été transférée en arrière du manège militaire à l’endroit approximatif de l’École Casavant aujourd’hui. Même qu’à l’intérieur du manège militaire, on ouvrait les portes et on arrosait le plancher de ciment qui devenait un rond pour patiner. Il y avait beaucoup de monde qui allait là. Ç’étaient des soirées sociales de patinage. Pendant quatre ou cinq ans, il y a eu une patinoire à l’intérieur de manège. C’était la première patinoire couverte à Saint-Hyacinthe.

Les sports avec le Collège Sacré-Cœur

Le Collège Sacré-Cœur était un pensionnat. Plus tard, ils ont aussi accepté des externes. Il y avait là le Frère Aubin qui a été un instructeur de sports, quel que soit le sport. Il était le meilleur et le plus compétent que j’aie connu dans ma jeunesse. C’est lui qui a formé Paul Leclerc, Oscar Aubuchon et bien d’autres.

À cause de lui, avec le Collège Sacré-Cœur, on a fait du baseball sur une grande échelle pendant sept ou huit ans. Je me suis associé avec Monsieur Léo Théroux qui travaillait à la Good Year pendant que moi, je travaillais à la Penman. On signait des billets à la Banque Canadienne de Commerce pour payer les dépenses du baseball et ça nous prenait l’hiver pour les rembourser. C’est Louis-Marie Morin et Marcel Solis, le père de Pierre, qui endossaient nos billets. À chaque année, on payait nos dettes et on recommençait une autre saison. Ça nous coûtait environ cinq à six cents piastres par été pour faire du baseball.

Monsieur Bibeau est convoqué par l’Évêché

Lorsque j’ai organisé du baseball au Collège Sacré-Cœur, j’avais acheté des estrades au coût de 600 dollars pour permettre aux amateurs de s’asseoir. Je chargeais 25 cents pour ce service. Un bon jour, on me demande d’aller rencontrer Monseigneur Decelles à l’évêché :- « Ce que tu fais là, c’est excellent, me dit l’Évêque, mais tu sais que le dimanche tu n’as pas le droit de charger ».- « Tout le monde est bienvenu sur le terrain. On a bâti des estrades et ceux qui veulent s’asseoir payent 25 cents. Ceux qui veulent rester debout, ça ne leur coûte rien ».- « C’est charger pareil ».- « Monseigneur, que je reprends, il me semble que c’est mieux de voir deux mille personnes autour d’un terrain qui regardent jouer une partie de baseball que des gens qui vont à la Baie Missisquoi pour se baigner. Vous savez la réputation de la Baie… On en entend assez parler en chaire ».- « Tu as là un point. Si tu veux, attends quelques jours et je te donnerai de mes nouvelles ».Au bout de trois jours, j’ai reçu un téléphone me demandant de passer à l’évêché. Je me suis donc rendu à l’évêché et Monseigneur Decelles m’a félicité et m’a dit de continuer comme ça, que c’état bien. Il avait su que l’abbé Spénard allait au baseball voir les Royaux avec moi le dimanche. À Montréal, ce n’était pas péché.Le problème était que l’on jouait sur le terrain des Frères du Sacré-Cœur et que les Frères devaient donner l’exemple en faisant respecter le règlement du dimanche.

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