25 février 2021 - 07:00
Propriété de Semex à Sainte-Marie-Madeleine
Un possible plan B pour la future usine d’Exceldor?
Par: Jean-Luc Lorry
Vue aérienne du terrain de Semex. Photo www.fermes.quebec

Vue aérienne du terrain de Semex. Photo www.fermes.quebec

Même si la propriété de 27,8 hectares qui appartient à l’entreprise Semex à Sainte-Marie-Madeleine n’est pas à vendre pour le moment, la coopérative Exceldor ne ferme pas la porte à un éventuel plan B pour y installer sa future usine de 200 M$.

L’actuel terrain convoité par le transformateur de viande pour y construire une usine d’abattage de volailles appartient à la Ville de Saint-Hyacinthe et est situé en bordure de l’avenue Pinard. Avant d’aller de l’avant dans ce projet créateur de 600 emplois à Saint-Hyacinthe, il faut obtenir le feu vert de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). Celle-ci a rendu une orientation préliminaire négative le 29 juin 2020.

« Le processus administratif avec la CPTAQ suit toujours son cours, mais advenant le cas qu’un terrain devait répondre à l’ensemble des critères pour la réalisation de notre projet, il serait bien évidemment considéré », mentionne Jordan Ouellet, conseiller communication et relations publiques chez Exceldor.

Exceldor souhaite bâtir une nouvelle usine d’abattage de volailles aux équipements dernier cri pour relocaliser ses installations jugées désuètes à Saint-Damase.

Le 20 avril, en conférence virtuelle, l’entreprise agroalimentaire tentera, de concert avec la MRC des Maskoutains et la Ville de Saint-Hyacinthe, de convaincre les commissaires de revenir sur leur décision et d’accorder la demande de dézonage d’une terre agricole d’une superficie de 23 hectares.

À la Ville de Saint-Hyacinthe, on considère que le terrain de Semex représente deux enjeux : le zonage qui est agricole et son emplacement à proximité de l’aéroport de Saint-Hyacinthe. « Comme ce terrain est situé dans le corridor d’atterrissage des avions, la hauteur pour bâtir est limitée. Je ne pense pas que cela soit une option à envisager dans le moment », indique Brigitte Massé, à titre de porte-parole de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Chez Saint-Hyacinthe Technopole, un organisme dédié au développement économique de la Ville, ce scénario n’est pas envisagé. « Ce terrain est zoné agricole et il est situé en face de l’aéroport où se trouvent d’importantes infrastructures. De plus, je ne me verrais pas installer une immense usine collée à un secteur résidentiel en développement. Une usine de ce calibre doit être installée dans un parc industriel », considère André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole.

La Fédération de l’UPA de la Montérégie, qui s’oppose fermement au dézonage de terres agricoles à Saint-Hyacinthe pour ce projet industriel, s’est peu avancée sur la question.

« La Fédération de l’UPA de la Montérégie s’engage à analyser toutes les demandes déposées à la Commission de protection du territoire agricole en vertu des critères de l’article 62 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles », a indiqué Joëlle Jetté, coordonnatrice aux communications à la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Actuellement, le Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ) collabore avec Semex, dont il est propriétaire à hauteur de 45 %, pour trouver une autre utilisation au site. Pour consolider ses opérations, Semex a annoncé dernièrement sa volonté de transférer ses opérations d’hébergement et de production de semences de taureaux en Ontario.

« Entre 10 et 12 employés du CIAQ demeureront en poste à Sainte-Marie-Madeleine (pour maintenir les activités de distribution de semence). Un comité a été mis en place pour trouver une nouvelle vocation au site », a indiqué Mario Hébert, directeur général du CIAQ dans notre précédente édition. Semex dit s’être engagée à travailler pour que ce lieu demeure un symbole de l’agriculture au Québec.

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