21 octobre 2021 - 07:00
Un Shakespeare, pour faire du bien
Par: Maxime Prévost Durand
La nouvelle cohorte de finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe ouvrira sa saison avec la pièce Comme il vous plaira de William Shakespeare du 22 au 28 octobre à la salle Léon-Ringuet. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La nouvelle cohorte de finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe ouvrira sa saison avec la pièce Comme il vous plaira de William Shakespeare du 22 au 28 octobre à la salle Léon-Ringuet. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

S’attaquer à une pièce de William Shakespeare, voilà le défi que relèveront les finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe pour lancer leur saison. Du 22 au 28 octobre, ils présenteront la comédie Comme il vous plaira, devant public, à la salle Léon-Ringuet.

« Je pense qu’on tient quelque chose de très beau. C’est une pièce qui fait du bien. Ce sera 90 minutes de bonheur », promet le metteur en scène, Frédéric Bélanger, qui travaille avec l’École de théâtre pour une deuxième saison consécutive.

Ce n’est pourtant pas avec cette pièce que les finissants devaient lancer la saison de l’École de théâtre. Arrivé à la rescousse après qu’un autre metteur en scène ait dû se désengager pour cette première pièce, Frédéric Bélanger a accepté de prendre les rênes à une condition : qu’on monte ce Shakespeare plutôt que la pièce initialement prévue.

« Je viens de travailler un Shakespeare pour [le théâtre] Denise-Pelletier avec Le songe d’une nuit d’été et je vais ouvrir la saison du TNM [Théâtre du Nouveau Monde] l’an prochain avec un autre Shakespeare. En discutant avec Lorraine Pintal [directrice artistique du TNM], on parlait de différents Shakespeare à monter, puis cette pièce-là en faisait partie », raconte le metteur en scène, qui avait gardé Comme il vous plaira sur sa table de chevet.

Cette comédie romanesque, légère malgré ses teintes tragiques, raconte l’histoire de Rosalinde, une femme qui fuit la cour de sa tante et s’exile dans la forêt des Ardennes, déguisée en homme, avec sa cousine Célia. À cet endroit, elle y trouve d’autres exilés, des personnages tous aussi colorés et excentriques les uns que les autres, mais surtout l’homme duquel elle s’éprendra, le jeune Orlando.

Dans la manière dont elle a été écrite, malgré ses imperfections, cette pièce continue d’être d’actualité même si elle a été écrite en 1599. Son mythique monologue « All the World’s a Stage » amène toujours une réflexion sur la vie et sur qui nous sommes avec ses parallèles entre le théâtre et la vie réelle, puis la notion de genre est évoquée d’elle-même lorsque certains personnages prennent les caractéristiques du sexe opposé, souligne Frédéric Bélanger.

« À l’époque de Shakespeare, c’étaient tous des hommes sur la scène, donc le travestissement d’un homme qui devenait une femme et qui revenait en garçon avait une autre connotation. Aujourd’hui [dans notre version], ce sont des filles qui incarnent les personnages féminins et elles se travestissent vraiment en homme. Toutes les notions de genre, qui sont très actuelles, et la façon dont elles sont abordées, je trouvais qu’il y avait de la matière là pour de jeunes acteurs », soutient le metteur en scène.

Une critique de notre rapport à la nature émane également de cette pièce, poursuit-il. Pour faire ressortir cet aspect davantage, les finissants se sont servis de matériaux recyclés tant pour la création des décors que des costumes. Par exemple, des goulots de canettes ont été utilisés pour faire une armure, puis des robes en papier et en plastique ont été conçues. « Ils ont vraiment embarqué à fond », se réjouit celui qui travaille pour le Cirque Éloize et qui est membre fondateur du Théâtre Advienne que pourra.

En revenant à la mise en scène d’une pièce de l’École de théâtre, après avoir fait L’Oiseau vert l’an dernier, Frédéric Bélanger a eu l’agréable surprise de retrouver un étudiant, Joseph Asselin, qu’il avait connu il y a quelques années alors qu’il avait offert des ateliers dans une école secondaire avec sa propre compagnie.

« Il a une belle voix et c’est un pianiste, puis dans la pièce, il y a un musicien, alors on ne pouvait pas passer à côté de ça, soutient le metteur en scène en parlant de cet étudiant. Je lui ai dit : on va maximiser ton talent. Et c’est ce que je veux faire avec chacun des interprètes pour qu’ils brillent sur scène. »

Les billets pour les représentations de Comme il vous plaira sont disponibles au coût de 10 $ ou 5 $ pour les étudiants. Il suffit de réserver en ligne au https://.ecoletheatre.cegepsth.qc.ca/saison.html.

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