22 septembre 2011 - 00:00
Une Rapide deux portières
Par: Marc Bouchard

Certains sont plus chanceux que d’autres. Et parfois, quand la chance nous sourit, il faut savoir sauter sur l’occasion. Voir une Aston Martin dans un salon ou sur une route est une chose; s’asseoir derrière son volant le temps d’une journée, c’est autre chose. Surtout quand cette Aston Martin prend la forme d’une Virage 2012 à moteur V12, dont la puissance n’égale que la grâce.

Je dois cependant préciser que je n’étais pas seul : mon collègue et pilote de course Jacques Deshaies m’assistait, et c’est ensemble que nous avons pu mettre à l’épreuve, le temps de quelques centaines de kilomètres, la version Coupé de la magnifique Rapide.

Une fois au volant, on sent la noblesse nous envahir, et on se croit au-dessus de la plèbe locale… jusqu’à ce que des dizaines de badauds entourent le véhicule pour le voir. Constat troublant : la majeure partie des curieux s’extasiait devant la voiture, mais semblait bien incapable d’en reconnaître la marque, et encore moins le modèle. Il faut dire que la rareté de la bête y est pour quelque chose.

Style et sex appeal

La Virage, à l’image de toutes les Aston Martin, ne fait pas l’unanimité quant à sa fiabilité ou à ses performances. En revanche, personne n’osera mettre en doute la qualité de son design que l’on dirait tracé par le vent. Elle a du charisme, de la personnalité et du charme, et attire comme un aimant les regards des piétons.

Héritage, sans aucun doute, de sa descendance britannique, on la dirait noble au sang royal. C’est sans aucun doute cette allure sûre d’elle qui lui permet d’être autant le centre de toute l’attention. Elle est facile à reconnaître grâce à cette grille unique qui ajoute de l’amplitude aux ailes et au capot plongeant. Mais les Aston sont dépouillées de tous ces artifices inutiles. Seules deux petites entrées d’air logent sur le capot et une entaille aux ailes avant qui se terminent sous les rétroviseurs. Ces petits raffinements rendent la silhouette plus qu’élégante. L’habitacle est tout aussi impressionnant. L’ensemble des éléments est habillé d’un cuir de très haute qualité. Vous êtes reçu à bord par une petite plaque qui indique clairement les origines de votre bijou fabriqué à la main. Puis, vous vous glissez dans un siège enveloppant et confortable. C’est à ce moment que vous découvrez le souci du détail quant à la finition. Quelques éléments distinctifs vous rappellent que vous êtes à bord d’une voiture d’exception. Entre autres, la clé de contact qui loge au centre de la partie supérieure du tableau de bord. Cette dernière est entourée de chaque côté de boutons poussoirs qui vous permettent de passer du mode P au mode D. Petit bémol cependant pour ce qui est de la localisation du frein à main. Placé entre le bas de la porte et le siège conducteur, il est difficile à utiliser.

Grande symphonie

Le plat de résistance se cache sous le long capot. La Virage est équipée d’un V12 de 6.0 litres qui résonne d’une mélodie qui vient caresser les oreilles de son propriétaire. Quelle mélodie! Les 490 ch assistés de plus de 420 lb-pi de couple s’affirment dès le premier touché de l’accélérateur. Les accélérations sont franches et linéaires, mais attention au train arrière qui se dérobe légèrement si vous n’êtes pas poli avec toute cette puissance.

La boîte six rapports est efficace, mais cette pure race mériterait un ou deux rapports supplémentaires afin d’offrir une fiche technique à la hauteur de sa réputation. Si vous vous sentez l’âme d’un coureur automobile, vous pouvez opter pour un mode plus sportif grâce à deux petits boutons qui vous permettront de calibrer les amortisseurs pour qu’ils deviennent plus fermes. Quant à l’autre bouton, il vous permettra d’accentuer la sonorité du moteur lors des accélérations plus soutenues. Évidemment, je n’ai pas l’intention de vous parler de consommation d’essence puisqu’à ce stade elle n’a plus d’importance. Elle affiche un comportement général sain et prévisible. Elle se conduit tout en douceur en conduite normale de tous les jours, mais sa structure semble moins avertie en conduite plus agressive. Les versions AMG de Mercedes-Benz et M de BMW offrent plus d’agilité grâce à une structure plus rigide. Mais cette Aston Martin est une grande voiture de tourisme qui offre le confort et la classe auxquels on s’attend.

En résumé

Conduire une Aston Martin, c’est comme un rêve, car se la procurer demande un sérieux investissement que je ne suis pas prêt à débourser. Mais le temps de quelques heures, je me suis pris pour James Bond, ou mieux encore, pour un digne membre de la famille royale, tellement la voiture a du style et de la performance.

En fait, je trouve que cela sonne plutôt bien, Sir Marc Bouchard. (Merci à Jacques Deshaies, pour sa collaboration)

Forces :

– Style incroyable – Finition haut de gamme – Motorisation sublime

Faiblesses :

– Coût d’achat – Fiabilité à prouver – Rareté

Fiche technique :

Moteur : V12 6L Puissance (ch@tr/min) : 490 @ 6500 Couple (mailto:lb.pi@tr/min lb.pi@tr/min ) : 420@ 5750 Roues motrices : Traction Transmission : Automatique à 6 rapports Freins : Disques aux 4 roues Freins antiblocage : de série Prix du modèle à l’essai : 224 100 $ Échelle de prix : 224 100 $ à 244 350 $

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