9 janvier 2020 - 13:44
Plume verte
Voyager en avion : encore une bonne idée?
Par: Le Courrier
Cette image représente le nombre de vols mondiaux en une seule journée de mai 2019. Photo flightradar24.com

Cette image représente le nombre de vols mondiaux en une seule journée de mai 2019. Photo flightradar24.com

L’hiver est maintenant installé, de même que l’envie irrésistible de s’enfuir dans le Sud qui s’empare de plusieurs… La question ne se pose même pas, l’avion est alors le premier choix pour se rendre à destination. Saviez-vous toutefois qu’il s’agit du moyen de transport le plus polluant?

Pour un trajet moyen de 3000 km (sans compter le retour), 273 kg de CO2 est émis par passager, soit plus que la production de CO2 annuelle d’un Africain moyen. Ainsi, l’aviation civile contribue en ce moment à 2-3 % des émissions de CO2 sur la planète.

Bien sûr, les compagnies aériennes investissent beaucoup en recherche et développement afin de mettre sur le marché de nouveaux avions plus légers, plus aérodynamiques, moins énergivores : ces gains ne suffiront toutefois pas à compenser la croissance spectaculaire du trafic aérien puisque celui-ci a augmenté de 300 % depuis 1990 et on prévoit que le nombre de passagers actuel doublera d’ici 2036. Alors que faire?

1. Prenez les vols les plus directs possible. C’est le décollage qui génère la plus grande dépense de kérosène, donc chaque escale fait monter drastiquement votre empreinte carbone. Si la destination n’est pas accessible directement, pourquoi ne pas prendre un vol et continuer en train ou en bus ensuite?

2. Compensez vos émissions en achetant des arbres auprès d’un organisme fiable. Ainsi, au Québec, l’OBNL Carbone boréal, géré par l’Université du Québec à Chicoutimi, plante des arbres dans sa forêt de recherche au nord du Lac-Saint-Jean ou sur des terres agricoles abandonnées de la région : carboneboreal.uqac.ca/accueil.

3. Restreignez au minimum le nombre de voyages en avion, mais allongez la durée de leur séjour. Il serait plus pertinent d’un point de vue écologique de passer au cours d’une année un mois au Pérou que de faire deux ou trois petits aller-retour d’une semaine dans des tout-inclus au Mexique ou dans les Antilles.

4. Choisissez des endroits où vous pouvez vous rendre en voiture, en autobus ou en train pour vos vacances. Connaissez-vous bien le Québec, l’Ontario, les Maritimes? Tous ces endroits sont facilement accessibles et les retombées économiques générées sur notre territoire ne peuvent bénéficier qu’à l’ensemble des Canadiens, y compris vous! Le nord des États-Unis est également à portée de voiture et le train Adirondack relie Montréal à New York à travers des paysages magnifiques (francais.amtrak.com/home).

Un mot suédois a été inventé pour décrire la « honte de prendre l’avion » : le flygskam. De plus en plus de gens dans le monde prennent conscience de l’effet délétère de ce mode de transport et le restreignent au minimum. Pourquoi par vous? Pour réduire considérablement votre empreinte carbone, l’avion est certainement l’une des choses les plus faciles à éliminer et une bonne façon de faire la différence. Après tout, les questions essentielles demeurent : est-ce nécessaire d’aller si loin pour se reposer? Est-ce nécessaire d’être soi-même sur place pour découvrir? C’est à réfléchir…

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